L'actualité de la course
Une course en double aux arômes puissants
Ils l’aiment la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre. A la question, peu originale certes mais qui délient les langues et illuminent leurs yeux « Qu’est-ce que la Route du Café représente pour vous ? » les skippers se lâchent. Les plus expérimentés jubilent sur le parcours de 4 350 milles, imaginent déjà des scénarios, se lèchent les babines en pensant à la descente pleine balle au reaching à bord de leur nouvelle soucoupe volante : « C’est fantastique, jusqu’au Brésil, c’est un quart de tour du monde, les systèmes météo sont variés, compliqués parfois, c’est de la stratégie sur un échiquier géant » confie Charlie Dalin, le skipper d’Apivia, dont ce sera la deuxième participation. Sûr que des gars comme Marc Guillemot (11e participation), Kito de Pavant (10e participation) ou Vincent Riou (9e participation), et des filles comme Sam Davies (6e participation) ou Miranda Merron (6e participation) en sont devenus addicts ! Cette année, la floppée de jeunes premiers (ils sont 59 bizuths) démontre que la Route du café est non seulement incontournable mais est devenue un tremplin et un partage d’expériences.
Un livre ouvert
« J’ai des souvenirs plein la tête » raconte Nathalie Rolland, responsable de la Communication et des Affaires Publiques chez JDE France. Celle qui a participé à toutes les Transat Jacques Vabre se souvient de la première édition « dans les docks presque en ruine sur la terre battue, et de la façon artisanale dont l’organisation se lançait dans la fabuleuse aventure de la course. » La notoriété de la Transat Jacques Vabre devenue double en 1995 a grandi rapidement « et a permis dans le même temps une incroyable évolution de la ville du Havre » souligne t’elle. Carthagène en Colombie, Puerto Limon (Costa Rica), Salvador de Bahia et Itajaí (Brésil), autant de villes d’arrivées liées à la Route du café, autant d’éditions à marquer d’une pierre blanche.
Le café, lien séculaire
Le Havre et le café, c’est l’histoire des grandes routes maritimes atlantiques. Les premiers grains de cafés arrivent des Antilles sur le port du Havre en 1728 et dès 1815, le Havre est le premier port français de commerce et de négoce de denrées tropicales jusqu’en 1930. Au début du XXe siècle, l'importation de café vert dépasse les 100 000 tonnes par an : c’est l’apogée du négoce du café au Havre. Soit 80% des importations françaises (en 1937).
Le trafic total d'importation de cafés au Havre représente 2762 conteneurs pleins, soit 59421 tonnes de café vert par an. Le Havre est toujours le premier port importateur de café en France avec 60% des trafics des ports français.
Ils ont dit
Clément Giraud, skipper de Fortil (Imoca)
« Participer à la Transat Jacques Vabre est un rêve. Je ne réalise pas encore que je prendre le départ dimanche à côté de super marins comme Jean Le Cam, Roland Jourdain, Armel Le Cléac’h… C’est comme si j’étais en ligue 1 ! C’est une course incontournable et historiquement incroyable. Il s’est passé tellement de choses depuis sa création. »
Benjamin Dutreux, skipper de Water Family (Imoca)
« Qu’est-ce qu’on est heureux d’être au Havre ! Avec Thomas (Cardrin), nous commençons à peine à réaliser que nous sommes ici à côté des meilleurs marins au monde et que nous allons rejoindre le Brésil en course. En plus, mon bateau est le premier d’Alex Thomson avec lequel il a fait le Vendée Globe en 2008. »
Aurélien Ducroz, co-skipper Crosscall – Chamonix Mont-Blanc (Class40)
« Chaque édition est différente parce que les bateaux et les binômes sont différents. Donc les histoires, il y en a mille j’imagine ! Courir en double est un exercice difficile mais tellement riche en partages. Ce sera ma 3e Transat Jacques Vabre, et je suis tellement content de cette nouvelle expérience. Oui, c’est une course incontournable. »
Basile Bourgnon, co-skipper Edenred (Class40)
« C’est ma première grande course au large. J’en rêve depuis tout petit quand je venais voir le départ mon oncle Yvan ou celui plus récent mon meilleur ami Tom Laperche. Sur le convoyage pour venir au Havre, je me disais que c’était dingue d’arriver ici. L’ambiance est formidable surtout en Class40 où tout le monde échange, j’apprends beaucoup. J’ai hâte ! »
En chiffres :
25 ans de partenariat entre Jacques Vabre et la ville du Havre
59 bizuths sur 120 skippers
11 anciens vainqueurs participent à cette 14e édition