L'actualité de la course

Les heures les plus longues

Les heures les plus longues

Alors que Salvador de Bahia coule sa dernière soirée paisible avant l’arrivée du premier Multi50 la nuit prochaine, le Pot-au-noir n’en finit pas de retenir dans ses griffes les IMOCA de tête.  Distancé par Apivia, Charal fait toujours pénitence et voit revenir dans son tableau arrière des concurrents enterrés un peu vite la semaine passée. Maitre CoQ, Bureau Vallée II ou Advens for Cybersecurity pointent à moins de 70 milles et s’invitent à un nouveau départ aux portes de l’hémisphère Sud. En IMOCA, l’équateur météorologique surjoue son rôle de juge de paix. Qu’en sera-t-il pour les Class40 qui déboulent dans l’alizé et pourraient frapper à sa porte dans moins de 24 heures ?…

Multi50 : Une formalité ?
Quand le retard du second équivaut à la moitié de la route qui reste à parcourir, peut-on déjà crier victoire ? Certainement pas puisque la voile reste un sport mécanique avec tous les aléas que personne ne souhaite à Groupe GCA Mille et un sourires. Et aussi un sport de plein air, ce carburant indispensable qui pourrait jouer le coup de la panne en fin de nuit au leader. Un front froid se balade en effet dans l’hémisphère Sud et pourrait contrarier l’alizé. Pour l’instant, Gilles Lamiré et Antoine Carpentier n’ont pas ralenti. Après avoir doublé l’archipel Fernando de Noronha, ils tangentent Récife et continuent de naviguer plus vite que leurs poursuivants. Joli panache pour ce duo qui ne regarde pas dans son rétroviseur et n’a jamais été aussi près ce soir de la consécration bahianaise.


IMOCA : Rocambolesque !
10 concurrents en moins de 100 milles, des rescapés de l’option ouest qui reviennent aux portes du top five, un leader incontesté pendant 6 jours toujours à la peine ce matin… Indolore pour les Multi50 il y a seulement 36 heures, le Pot-au-noir a décidé de marquer de son sceau cette 14ème Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre chez les IMOCA. La flotte se comprime comme jamais et la dispersion en latitude maximise le champ des possibles. Certains comme  Groupe Apicil et Corum L’Epargne glissent dans l’ouest  quand 11th Hour ou PRB s’en sortent aussi très bien à l’est. Troisième ce matin, Kevin Escoffier explique son choix : « A bord de PRB, on ne voulait surtout pas être au milieu. L’est  nous paraissait bien sur les cartes et c’est aussi une position qui offre un bon angle dans l’alizé à la sortie. On a cherché à faire des petits décalages pour tenir cette position. 1 mille de gagné ici, c’est 2 milles à la sortie. Alors, on se bat ! »
C’est la guerre des nerfs actuellement chez les IMOCA  qui peinent dans l’ensemble à retrouver des vitesses à deux chiffres et ne seront sortis des tenailles du Pot-au-noir qu’à la mi-journée. Apivia sera en tête mais de combien ? On pourra à ce moment-là établir une hiérarchie, mais l’alizé de sud-est peut encore redistribuer les cartes. « Par rapport aux derniers foilers, on peut encore perdre 60 milles en deux jours ajoute Kevin Escoffier. Donc, si on pouvait avoir un petit matelas par rapport à certains en sortie, ce serait bien. »

Class40 : Petite pause avant le Pot
Pas de grand changement ce soir chez les Class40 dont les leaders ont dépassé la latitude du Cap Vert. Crédit Mutuel conforte son matelas d’avance alors que l’alizé a bien molli. Les conditions de vie sont bien plus agréables ce matin pour les Class40. Et la course semble sous contrôle pour le tandem Lipinski-Hardy qui contrôle dans l’axe Leyton et Aïna Enfance et Avenir, à 80 milles derrière. « Naviguer en tête ne change pas vraiment le rythme à bord expliquait ce matin Ian Lipinsky. Mais on prend le temps de bien faire les manoeuvres, on n’est pas dans l’urgence c’est agréable. On commence à regarder de près le Pot-au-noir. Pour l’instant sur les photos satellites, je ne vois qu’un gros nuage de 500 milles à traverser. C’est ma première expérience et je n’aime pas du tout les orages… J’espère en tous cas qu’on naura pas à vivre le scénario de Charal. »
Au dernier pointage, Crédit Mutuel, Leyton et Aïna Enfance et Avenir naviguent clairement un cran au dessus de leurs poursuivants. Ils devraient atteindre la porte d’entrée de l’équateur météo dans 24 heures environ.

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