L'actualité de la course

LE FILM DE LA COURSE : Multi50 : Trois duos de choc et une victoire bien méritée !

LE FILM DE LA COURSE : Multi50 : Trois duos de choc et une victoire bien méritée !

Les trois équipages sont arrivés à Salvador de Bahia des images plein les yeux et le sourire hilare de n’avoir aucun regret. Leur teint buriné et salé de s’être pris des paquets de mer, les mains gonflées d’avoir tenu la barre et tiré sur les écoutes, les jambes hésitantes au moment de toucher terre à force d’avoir joué les équilibristes sur une plateforme lancée à pleine vitesse pendant dix jours, valaient mieux qu’un long discours pour comprendre l’intensité de la course en Multi50. Avec au final  100% de réussite dans cette classe et le tandem Lamiré-Carpentier, incontestable vainqueur à Salvador de Bahia.

 

Il y avait vraiment des binômes de grande qualité sur cette Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre 2019… malgré le trop petit nombre de bateaux, 2019 étant une année transitoire pour la Classe Multi50 (constructions de bateaux en cours). Au Havre, dans le bassin Paul Vatine, parmi les trois équipage, Solidaires En Peloton – ARSEP, le trimaran de Thibaut Vauche-Camus et de Fred Duthil fait figure de favori parce qu’il est le bateau de toute dernière génération, construit autour des foils et que son skipper l’a parfaitement dompté. Mais Thibaut le disait lui-même la veille du départ au Havre : « Nous pouvons tous gagner à Salvador. Il y a six bons skippers, et trois bons bateaux ! ».

La dorsale de Madère : tournant de la course

 

Après dix jours au Havre, il faut se remettre dans le bain et prendre dès le départ le rythme de la course et attaquer. « Nous sommes partis fatigués du Havre après une semaine très dense en rendez-vous médias et partenaires. C’est tout de suite un désavantage pour attaquer. On n’avait peu navigué dans le vent fort sur le bateau et c’était difficile de savoir où placer le curseur pour aller vite mais préserver le matériel » racontait Antoine Carpentier à son arrivée victorieuse à Salvador de Bahia. Dans la Manche, Solidaires En Peloton – ARSEP, lui, cravache sans perdre de temps et donne le tempo : près de 20 milles d’avance au passage (dans l’est) du DST cap Finisterre, tandis que derrière, Primonial et Groupe GCA Mille et un sourires naviguent proches à 5 milles d’écart. Toujours en tête au large de Gibraltar avec 70 milles d’avance, Thibaut Vauchel-Camus et Frédéric Duthil conserve leur positionnement dans l’est « pour chercher toujours plus de pression » racontait le skipper de Solidaires En Peloton – ARSEP à son arrivée. Et d’ajouter « On a abordé la dorsale un peu trop comme dans les bouquins. Eux ont déboulé à 15 nœuds quand on était entre 5 et 8 nœuds. On n’a pas voulu recroiser derrière. On n’avait pas d’air, on subissait. Dans tous les fichiers, le point de sortie était par le sud, pas dans l’ouest. On est allé chercher la pression et c’est ce qui nous a mis dedans. Le vent plus fort, on ne l’a pas eu très tôt et ensuite on était du mauvais côté pour la rotation de l’alizé. » Primonial en tête, suivi de près par Groupe GCA Mille et un sourires, déboule dans les alizés direction le Pot-au-noir, tandis que Solidaire En Peloton – ARSEP finit par croiser derrière à plus de 40 milles de Lamiré/Carpentier et traverse l’archipel dans leur sillage. 

L’arrêt au stand de Primonial au Cap Vert

Deuxième dans l’ouest de l’archipel du Cap Vert, Sébastien Rogues et Mathieu Souben font face à des problèmes d’énergie et sont contraints de faire un pit-stop à Mindelo pour réparer. La course sera forcément mise entre parenthèse puisqu’ils reprendront la route avec 350 milles de retard sur la tête de flotte. Groupe GCA Mille et un sourires routé par Christian Dumard aligne une trajectoire parfaite pour rejoindre le Pot-au-noir avec 100 milles d’avance sur Solidaire En Peloton – ARSEP.

 

Gilles Lamiré et Antoine Carpentier : la victoire de la confirmation

 

La zone de convergence inter tropicale est assez ouverte au moment du passage des premiers Multi50. Groupe GCA Mille et un sourires ralentit mais ne s’arrête pas et continue sa trajectoire pour gagner dans l’ouest. De 100 milles, l’écart s’accentue dans les alizés du sud-est pour atteindre à son maximum 230 milles en approche de Recife. « Après l’équateur, c’était tout le temps favorable par devant, on a couru après mais ils ont maintenu un rythme incroyable » raconte Frédéric Duthil, deuxième à Salvador de Bahia.

Arrivé le 8 novembre au milieu de la nuit dans la Baie de Tous les Saints, Gilles Lamiré et Antoine Carpentier émus et heureux parlent d’une course « comme dans les livres ». Humble et travailleur, Gilles Lamiré a goûté à sa première victoire sur la Route du café et en redemande ! Antoine Carpentier, lui, signe sa deuxième consécutive sur deux supports différents (victoire en 2017 en Class40).

 

 

 

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