L'actualité de la course
Une transatlantique pour les sciences
Au service du réseau d’observation météo-océanographique mondial
Sur cette transatlantique, sept équipages embarquent des bouées météorologiques mises à disposition par Météo France. Elles sont actuellement 1200 à dériver sur les océans du monde entier afin d’aider à la fiabilité des données météorologiques quotidiennes, et bien plus encore. “Si nous n’avions pas toutes ces observations sur l’océan, nous perdrions entre 20 et 30 % de prévisions”, déclare Renan Ferezou, responsable des bouées dérivantes pour Météo France. En 2 ans, les Imoca ont déjà déployés 15 bouées comme celles-ci, une aide qui continue à chaque course océanique. “Nous avons besoin de ces bouées car les océans sont gigantesques. Nous avons mis en contribution Météo France à travers 6 Imoca et 1 Class40 qui deviennent ainsi des scientifiques !” Les skippers ont besoin de prévisions fiables sur chaque course afin de pouvoir trouver les meilleures routes et ainsi espérer remporter les épreuves, c’est pour beaucoup un juste retour des choses.
Un geste éco-citoyen
Lancés à l’initiative de la classe Imoca, ces déploiements d’instruments scientifiques inscrivent les parties prenantes de la course au large dans une démarche participative au service de la science. “En janvier 2020, nous avons signé un partenariat avec la COI/UNESCO renforçant notre partenariat avec OceanOPS”, explique Claire Vayer, co-responsable du développement durable à la classe Imoca. “Nos marins voient évoluer leur terrain de jeu et ont à coeur de pouvoir apporter leur contribution pour améliorer la connaissance de l’écosystème océanique, afin de mieux le préserver. Aussi, lors de chaque course, nous contactons OceanOPS et Météo France afin de connaître les besoins de déploiement actuels relatives aux zones de navigation qui seront traversées par les bateaux.” Ainsi, les marins sont briefés et les positions GPS de déploiement fixées à l’avance leur sont transmises avant le départ de la course. Les données émises par les instruments rejoignent ensuite la base de données internationale du GOOS (Global Ocean Observing System).
Cette année et pour la première fois, une bouée sera également embarquée à bord d’un Class40. Les skippers de UP Sailing Unis pour la Planète se lient à cette campagne et sont ravies de pouvoir apporter leur pierre à l’édifice. “De pouvoir travailler avec des météorologues, c’est un geste citoyen qui permet d’offrir à la communauté des données qui nous seront utiles à tous”, assure Morgane Ursault-Poupon. “C’est un geste volontaire, il n’y a pas d’obligation, mais il serait important que ce geste devienne une normalité et que chacun puisse aider et contribuer à la science.”
Place aux laboratoires embarqués
Au-delà de cette contribution, d’autres skippers embarquent de véritables laboratoires à bord. Sur cette Transat Jacques Vabre, et comme depuis deux ans, Fabrice Amedeo, récoltera des données de température en surface, de salinité et de CO2, entre Le Havre et la Martinique. “J’ai installé cet Ocean Pack à la suite de nombreux échanges avec Boris Herrmann, qui lui avait déjà ce dispositif à bord,” explique le skipper de Nexans - Art & Fenêtres. “Après un Vendée Globe réussi en 2016, j’ai eu besoin de donner du sens à ce que je faisais. L’ancien journaliste que j’ai été, qui aimait aller découvrir la vérité, a eu besoin d’aller récupérer de la data pour la sciences tel un explorateur !”
Un second dispositif est venu s’ajouter à côté de ce premier outil. Depuis maintenant un an, Fabrice Amedeo mesure également la teneur en micro plastiques dans les océans du globe. A l’aide de trois filtres de tailles différentes, les microplastiques sont capturés et ensuite analysés par l'Ifremer, l’Université de Bordeaux et l’IRD. En un an, le marin a pu naviguer dans l’Atlantique entre le 62 degrés Nord et 45 degrés Sud. Aussi, à l’issue de cette campagne complète, les scientifiques ont noté qu’il y avait du microplastique partout et distribué de façon relativement homogène. Toutes les données récoltées en 2020 seront publiées d’ici la fin de l’année.
Les 7 bouées météorologiques déployées pendant la course :
Manu Cousin & Alexia Barrier (Groupe Sétin - 4MyPlanet)
Romain Attanasio & Sébastien Marsset (Fortinet – Best Western)
Stéphane Le Diraison& Didac Costa (Time for Oceans)
Damien Seguin & Benjamin Dutreux (Groupe Apicil)
Sam Davies & Nicolas Lunven (Initiatives-Coeur)
Giancarlo Pedote & Martin Le Pape (Prysmian Group)
Denis Van Weinhberg & Tanguy Le Turquais (Laboratoires de Biarritz - No Limit 4 Us)
Au programme de la septième journée de village, ce jeudi 4 novembre :
- cette fois, ce sont les joueuses du Havre Athletic Club qui seront présentes sur le village à partir de 14h
- un plant de café sera remis à Stan Thuret par les équipes de Jacques, devant son bateau Everial (Class40) à 15h
- le baptême de Lenzi - Lanternes de Paris (Class40) à vivre à partir de 15h30, sur le ponton d’honneur
"C’est ma onzième Transat Jacques Vabre donc j’ai beaucoup d’anecdotes, mais celle qui me vient à l’esprit, c’était en 2009 avec François Gabart. On s’est pris un énorme coup de vent en plein milieu de l’Atlantique et on a eu une énorme voie d’eau dans le bateau. On a un peu paniqué sur le moment, on s’est dit que c’était la fin mais finalement c’était juste un tuyau qui était débranché donc on a dû aller sous l’eau pour le réparer."