L'actualité de la course
La route est encore longue
Ultime : un sprint final dans les Caraïbes ?
Ca y est, le premier Ultime a contourné le waypoint sud de leur parcours, situé 20 milles au nord de l’île de Trindade ! Le Maxi Edmond de Rothschild entame maintenant sa remontée dans du vent de travers, un bord de vitesse pour ces machines qui seront lancées à vive allure. Tout l’enjeu sera donc sur le dernier tronçon. En effet, après le passage des îles San Pedro et San Paulo situées au niveau de l’équateur, les maxi-trimarans mettront le clignotant à gauche, direction la Martinique.
“A partir de ce moment là, leur objectif sera de gagner le plus dans l’ouest pour ne pas avoir à recouper une seconde fois le Pot-au-noir. Deux choses joueront alors. Tout d’abord, le vent annoncé sera irrégulier en force et en direction. Les équipages devront à nouveau se prêter au jeu des empannages où le choix du timing sera crucial", analyse Christian Dumard, consultant météo de la course.
Ensuite, les prévisions annoncent des vents très faibles sur l’arrivée. Les bateaux de derrière auront donc l’opportunité de recoller sur le devant de la flotte. L’avance de 300 milles du duo Cammas-Caudrelier est conséquente, mais leur vitesse impressionnante fait que le moindre ralentissement pourrait être pénalisant car permettrait aux concurrents de réduire très rapidement cet écart.
Ocean Fifty : une histoire de compromis
Les premières étraves sortent du Pot-au-noir, annonçant le début d’une course de vitesse pour les 50 pieds. “Il faudra aller vite, dans un vent qui reste irrégulier, sur un seul bord jusqu’à Fernando de Noronha, et à partir de là, l’enjeu sera similaire à celui des Ultime. Ils devront bien jouer avec les bascules de vent en venant se coller le long de la zone interdite", explique Christian. “Tout le défi sera de réussir à empanner en phase avec ces bascules. Du fait de la contrainte de la zone interdite au nord du Brésil, s’ils ne réussissent pas à gérer cela, ils pourraient se retrouver déphasés par rapport aux oscillations du vent et perdre du terrain.”
Tout sera donc une histoire de compromis entre coller la zone d’un côté et bien exploiter les variations du vent de l’autre. Pour cela, les marins devront connaître parfaitement les butées et réussir à se situer dans l’évolution permanente des conditions.
Imoca : gare au Pot-au-noir
Pour les monocoques de 60 pieds, les choses s’annoncent plus complexes. En effet, les premiers sont désormais dans le Pot-au-noir et les poursuivants pourraient rencontrer un passage plus complexe dans deux ou trois jours. Aussi les enjeux pour la flotte des Imoca divergent. “D’un côté, les premiers devront gérer la sortie de la zone de convergence intertropicale, qu’ils sont actuellement en train de traverser de manière assez inédite puisqu’ils tentent un passage très à l’est, puis ils retrouveront les mêmes problématiques que les Ocean Fifty.
Pour le second groupe de la flotte, les choses devraient être plus compliquées puisque le Pot-au-noir pourraient se refermer sur eux”, détaille Christian Dumard. Ce n’est pas tout blanc ou tout noir, il y a beaucoup de stratégie à faire car ce n’est pas évident qu’ils pourront passer sur la même trace que ceux de devant.
Class40 : Sal à manger avant la traversée
Pour les Class40, la question est au passage du Cap Vert, et plus particulièrement celui de l’île de Sal, que la flotte doit laisser à tribord. Les skippers doivent-ils passer près des côtes ou s’en éloigner ? L’heure est au casse-tête.
Pour l’instant, les équipages se trouvent bloqués le long des côtes africaines du fait d’une zone sans vent localisée sur les îles du Cap Vert et due à une ancienne petite dépression tropicale. Les duos vont chercher la brise le long des côtes africaines, résultat d’une petite dépression thermique créée par le réchauffement du désert, et pourraient donc bien suivre la route empruntée par les Imoca au sud des îles cap-verdiennes, en jouant entre les dévents, avant de rejoindre le régime d’alizés. “Il faut prendre en compte la faiblesses des alizés. Pour avoir du vent, il leur faudra descendre très sud et décider d’un passage ou non au ras des côtes.
“Ce sera donc une histoire de compromis entre faire plus de distance avec plus de vent ou faire une route plus courte dans un peu moins de vent” dit Christian. “De plus, il se pourrait que le vent se renforce dans une dizaine de jours ce qui favoriserait alors le retour des bateaux de derrière.” Aussi, beaucoup de questions sont en suspens et des resserrements sont à prévoir dans le classement.
Les classements de 18h
Ultime
1. Maxi Edmond de Rothschild
2. Banque Populaire XI
3. SVR - Lazartigue
Ocean Fifty
1. Primonial
2. Koesio
3. Solidaires en Peloton - ARSEP
Imoca
1. LinkedOut
2. Charal
3. Apivia
Class40
1. Redman
2. Volvo
3. Edenred