L'actualité de la course
Du Virtuel au Réel, ils ne sont plus que dix, un seul prendra le départ !
Ils ont décidé de prendre la mer, de mettre le cap au large, de batailler sur l’océan et de sentir le doux parfum des embruns. Eux, ce sont les dix joueurs de Virtuel Regatta encore en lice dans la sélection Du Virtuel au Réel. Cette initiative, déjà menée en sport automobile, est une grande première dans la course au large. Jamais une sélection n’avait permis à des joueurs virtuels de pouvoir s’élancer en « réel » à bord d’un bateau en lice pour une transatlantique aussi prestigieuse. « C’est une façon exceptionnelle de partager la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre avec le plus grand nombre », souligne Antoine Robin, le co-directeur de la course. Tom Gauthier, directeur des opérations de Virtual Regatta, évoque « un rêve cultivé depuis longtemps, une forme d’accomplissement qui fait partie de l’ADN du jeu ». Il fait référence aussi aux plus de 10 000 joueurs qui ont participé au processus de sélection. La décision d’un jury et le vote du public ont permis de sélectionner les dix qui disputeront la dernière étape de la sélection.
Mixte, éclectique et plein d’enthousiasme
Ce groupe est à l’image de la communauté Virtual Regatta : mixte, éclectique et issu d’univers très différents. Ces femmes (elles sont trois) et ces hommes ont ainsi entre 19 et 50 ans, sont originaires du Lot, du Nord, de Paris, de Marseille ou du Grand Ouest et sont soutenus par leurs enfants, leurs proches, leurs collègues ou même leurs élèves. On compte en effet une professeure des écoles (Marine Peteuil), un officier de la Marine Marchande (Basile Buisson), un ingénieur (Victor Forray), un golfeur confirmé (Olivier Planckeel), quatre étudiants (Charles Humeau, Nicolas Piquet, Amaury Goachet, Paul Mathieu)…
Leurs dossiers ont fait l’objet d’une étude approfondie de la part du jury composé par des représentants de Virtual Regatta, de l’Association Transat Jacques Vabre, de la Ligue de Voile de Normandie, de la FFVoile, de la marque Jacques Vabre, de la ville du Havre et de la Région Normandie. « Il était primordial d’avoir des garanties à propos de leurs motivations, de leur volonté d’aller au bout », précise Antoine Robin. La voix du grand public - qui a été sollicité pour se prononcer entre les 6 et les 9 avril via des présentations vidéo de chaque candidat - a également été prise en compte pour une voix.
Une association future avec le skipper Kieran Le Borgne
Désormais, place à la dernière ligne droite. Une série de tests techniques, de navigation et d’exercices auront lieu du 8 au 13 mai prochain. C’est la Ligue de voile de Normandie qui accueillera ce stage atypique au Havre en partenariat avec le Pôle Offshore de l’entraîneur Cédric Château. Benjamin Thomas, directeur adjoint de la Ligue de voile de Normandie, explique : « c’est la première fois que l’ensemble des candidats se retrouvera ensemble. L’idée, ce sera d’évaluer les aptitudes sur l'eau de chacun, de les tester sur des phases techniques et pédagogiques variées sur des bateaux plus petits puis sur le Class40 ».
Dans la foulée de ce stage sera dévoilé le ou la grand(e) gagnant(e). Il (elle) aura alors la chance de débuter un programme d’entraînement avec son co-skipper, Kieran Le Borgne. Le Breton de 26 ans, référence mondiale en kitesurf, compte déjà deux transatlantiques à son actif, la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre en 2021 et la Route du Rhum – Destination Guadeloupe en 2022. « Kieran sera mis à contribution pendant le stage afin d’observer puis de participer à la sélection des candidats », précise Benjamin Thomas. « Il a une approche de la compétition, des valeurs et une philosophie qui se rapprochent des nôtres, explique Antoine Robin. Kieran est particulièrement enthousiaste à l’idée de prendre part à ce projet ». De quoi contribuer à démontrer, aussi, que les frontières entre le virtuel et le réel sont plus ténues qu’il n’y paraît.
ILS ONT DIT
Antoine Robin, co-directeur de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre : « Nous avons toujours à cœur de partager la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre avec le plus grand nombre. Avec Du virtuel au réel, on a l’occasion de le faire de façon exceptionnelle. L’idée, c’est offrir à un joueur de Virtual Regatta, donc un passionné de la course au large, l’opportunité de vivre la course dans les meilleures conditions, aux côtés d’un skipper réel et expérimenté. Kieran a disputé et terminé deux transatlantiques, il saura aider le lauréat à s’aguerrir et à donner le meilleur. Nous sommes très fiers de cette opération parce qu’elle allie des valeurs qui nous sont chères, notamment l’importance du partage et de la transmission, si essentielles en course au large. »
Tom Gauthier, directeur des opérations de Virtual Regatta : « Du Virtuel au Réel, c’est un rêve que l’on cultive depuis longtemps, ça fait partie de l’ADN du jeu. En faisant passer un joueur de l’autre côté de la barrière, c’est une manière de transformer l’essai, d’atteindre une forme d’accomplissement. Nous sommes ravis que la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre et nos partenaires participent à cette initiative qui valorise aussi toute la communauté de joueurs. Nous démontrons une nouvelle fois que la communauté Virtual Regatta réunis des profils éclectiques, des passionnés de large comme des curieux qui habitent loin de la mer…Nous sommes en train de réaliser un projet complètement fou et j’ai déjà une grande admiration pour les dix joueurs sélectionnés parmi les 10 000 qui ont débuté les pré-sélections. »
LES DIX NOMINÉS EN UN CLIN D’ŒIL
Basile Buisson, 33 ans. Après avoir travaillé dans l’informatique, lui qui a grandi à Marseille est désormais officier de la Marine marchande sur un remorqueur et navigue régulièrement en J70.
Victor Forray, 34 ans. Cet ingénieur, marié et père de deux enfants, est un inconditionnel de de voile et de sport de nature. Basé à Pornichet, habitué à se dépasser, il rêve de traverser l’Atlantique.
Amaury Goachet, 19 ans. Ce Breton, étudiant en classe préparatoire scientifique, fait du catamaran depuis ses 7 ans, enchaîne les compétitions et rêve de course au large.
Emmy Grosseau, 25 ans. Née à Agen, installée en Bretagne, elle a multiplié les expériences en mer en tant que monitrice de voile, matelot et en tant qu’assistante de communication pour des teams de voile.
Charles Humeau, 20 ans. Originaire de Nantes, cet étudiant en école d’ingénieur souhaite travailler dans la construction navale ou dans une écurie de course au large. En parallèle, il compte monter un projet en Mini 6.50 dans les années à venir.
Caroline Lebre, 50 ans. Depuis 40 ans, Caroline régate en plaisance ou en régate. Après avoir dû mettre de côté la navigation pour des problèmes de santé, Virtual Regatta lui a redonné le goût du large.
Paul Mathieu, 21 ans. Depuis qu’il a assisté au départ du Vendée Globe, à 7 ans, Paul rêve de faire partie de ces skippers. Après des expériences en Optimist, Laser, solitaire, double, équipage, il aspire désormais à franchir le pas, en Class40.
Marine Peteuil, 32 ans. Professeure des écoles à Paris, cette personnalité pétillante, qui reconnaît « ne pas avoir beaucoup d’expérience » en voile, s’est lancée dans l’aventure avec détermination. « Ce concours a réveillé une force que j’ignorais », explique-t-elle.
Nicolas Piquet, 22 ans. Des ancêtres corsaires, un grand-père marin confirmé, des stages de voile en Bretagne… Nicolas, étudiant en école de journaliste, est un aficionado du large et il aime les défis, même les plus inaccessibles.
Olivier Planckeel, 44 ans. Originaire de Dunkerque comme Thomas Ruyant, ce père de deux enfants, qui a vécu au Brésil et en Chine a toujours pratiqué la voile. Ex-rugbyman, golfeur confirmé, il aspire à ajouter une nouvelle expérience à son arc.