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Sécurité : une flotte sous contrôles

Sécurité : une flotte sous contrôles

Une transat au mois de novembre, fût-elle en double,  n’est pas une promenade de santé. Monos ou multis, tous doivent ainsi se conformer à un ensemble exigeant de règles de sécurité. Explications avec Jean-Luc Gauthier responsable de la commission technique et Tatiana Giga, jaugeur à bord du Class 40 Carac cet après-midi.

C’est inscrit noir sur blanc dans les Instructions de course, les 38 concurrents ont jusqu’à vendredi soir 18 h 00 pour être à la jauge. A défaut, pas de transat !  Derrière le côté martial et abscons du sujet, de quoi s’agit-il ? « De sécurité d’abord répond Jean-Luc Gauthier. Notre rôle de jaugeurs, c’est de vérifier avant et après la course qu’un bateau est en conformité avec un ensemble de règles qui utilisent plusieurs sources. Les règles de classe dont le bateau est issu bien entendu (Class 40, Imoca, Ultimes, Multi 50 NDLR) mais aussi l’avis de course et les Règles de Sécurité Offshore » Avant d’arriver au Havre avec ses quatre jaugeurs, Jean-Luc Gauthier a donc préparé pour chaque classe et chaque bateau une check-list qui recense tous les points de contrôles. Plus de 200 items sont ainsi visés et contrôlés sur un document de 5 pages digne d’une déclaration fiscale . Test de fonctionnement du téléphone Iridium ou de la balise de détresse, taille des marquages sur la coque et le pont, positionnement du ou des radeaux de survie, extincteurs, harnais de sécurité, mouillage,… tout y passe. Ou plutôt rien n’échappe à l’œil aiguisé des jaugeurs, bénévoles mais nommés par la Fédération Française de voile et formés à l’exercice.

Plus de 200 points de contrôle.

Sur Carac à 13 h 00 aujourd’hui, c’est Tatiana Giga qui s’y colle. Sitôt la filière enjambée, check-list en mains, elle demande à Louis Duc de déballer les bouées de sauvetage. Derrière la pointe d’accent, les mots sont précis et la règle manifestement stricte. Même si à bord du plan Lombard, mis à l’eau en juillet, l’essentiel du matériel est neuf, il manque ici des bandes réfléchissantes, là un sachet de fluorescine… Louis ouvre une nouvelle page de son carnet et note sans rechigner. Suit le matériel d’assèchement, le container de survie, puis l’électronique. Tout a l’air en ordre de ce côté-là. Tatiana vérifie le fonctionnement de la VHF de même que les deux téléphones Iridium en appelant Jean-Luc Gauthier à terre. Déjà une heure que le jaugeur qui officie pour la fédé depuis 2014 est à bord « Un contrôle dure en moyenne 2 heures et demi explique Tatiana. Ce n’est pas forcément plus rapide sur un Class 40 que sur un Imoca. Pour les skippers, c’est sûr que c’est une contrainte et parfois, certains sont assez électriques, alors on essaie d’être le plus calme possible ». «  Contrairement à un jury qui juge sur le papier ajoute Jean-Luc Gauthier, nous sommes à bord du bateau, avec la réalité sous les yeux. Personne ne peut tricher, ni au départ, ni à l’arrivée »

Sécurité et équité

Conçus pour maximiser la sécurité, les contrôles se chargent aussi de vérifier l’équité. C’est ainsi qu’une dizaine d’équipements lourds sont plombés par les jaugeurs (radeaux de survie, mouillages) pour éviter d’être déplacés à bord et participer à la stabilité. Le nombre de voiles est bien sûr contrôlé (en Imoca et Class 40, le nombre est libre pour les multis), de même que la taille du tourmentin qui ne doit pas être trop grand pour s’apparenter à une voile courante (les autres voiles sont jaugées par les classes)

Malgré la professionnalisation de la course, l’exigence des contrôles recale la plupart des concurrents qui ont bien entendu droit à une deuxième visite d’ici vendredi pour se mettre en conformité définitive. "Souvent, ce ne sont que des broutilles " tempère Jean Luc Gauthier.

Dimanche, une fois au large du Havre, il restera aux skippers à réaliser le dernier plombage, qui leur incombe celui-là. C’est l’arbre d’hélice du moteur qui est immobilisé, avec photo prise à l’appui et envoyée à Jean-Luc Gauthier. Rendez vous dans quelques semaines à Salvador de Bahia pour voir si tout est en ordre.

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