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 Gwénolé Gahinet et Paul Meilhat : Le grand débriefing.

Gwénolé Gahinet et Paul Meilhat : Le grand débriefing.

Heu-Reux ! Aucune pointe de regret ou d’amertume dans la voix posée de ces deux jeunes talents de la course au large qui arrivent deuxièmes à Salvador de Bahia avec le sentiment du devoir accompli. Derrière un autre tandem qu’ils ont reconnu intouchables sur cette 13ème Transat Jacques Vabre. Récit.

Paul Meilhat, skipper de SMA (Imoca) :

C’est une superbe soirée, il y aencore une heure on était à 18 nœuds sous spi. Là, on finit dans les petits airs. C’était une belle course. On  est content de ce qu’on a fait

On barré tout le temps, toutes les nuits, dès qu’on était sous spi, le rythme était vraiment intense. On n’ a pas de regret, on a l’impression de bien avoir navigué, mais ils ont fait les bons choix aussi. On est fier d’être deuxième derrière eux, on s’est entraîné ensemble toute l’année et on connaît la valeur de leur tandem.

A la sortie du Pot, on savait que ca devenait compliqué de revenir. On espérait qu’en se décalant un peu, on pourrait tenter quelque chose, mais finalement on s’est retrouvé à 80 milles, sous leur vent, avec une course de vitesse pure. C’était cuit

 

Gwénolé Gahinet, co-skipper de SMA (Imoca):

Cette arrivée, elle est forte. Surtout le passage devant Bahia avec ces grands buildings, c’est un choc après 13 jours de mer. Ca me rappelle pas mal de souvenirs, sur les traces de ma première Mini-transat il y a six ans.

 

Paul :

Le rythme au début était élevé mais ça nous allait bien parce qu’on s'était beaucoup entrainé. Il y a eu beaucoup de reaching, donc c’ était un peu dur en vitesse pure. On savait que les bateaux les mieux placés à la sortie du front accélèreraient et creuseraient après. C’est ce qui s’est passé. La fin était beaucoup plus confortable après le Pot au noir. Sur 15 jours, en avoir deux où tu es un peu moins stressé, c’est agréable. On a pu prendre un peu de temps pour nous, se parler ! Jusqu’au pot au noir, c’ était quand même dur.

 

Gwénolé :

Oui, les enchainements du début, c’était physique, technique, par petits positionnements avec  beaucoup de manœuvres. On n’avait pas pris de gennaker, uniquement des spis, ça nous a poussé à être beaucoup plus à l’attaque, à barrer beaucoup. Le Pot au noir a été assez clément mais c’est quand même exigeant comme passage. 

 

Paul :

Les classements toutes les heures, c’est quand même beaucoup ! Même au milieu de la nuit, on les prenait tout le temps. On voyait tout de suite les changements de voiles des uns des autres, qui relâchait la pression. Ca nous poussait à attaquer encore plus. Et à tenir plus longtemps. C’était aussi notre carte à jouer dès le début. On a retrouvé une ambiance Figaro.  On a eu une phase assez intéressante avec Morgan et Eric entre les Canaries et le Cap Vert . Ils ont fait le choix d’aller un peu plus vite et plus haut, on n’a pas lâché, on est resté sur notre stratégie et ça a payé, c’était vraiment bien.

 

Gwénolé :

Au début de l’année, on savait pas trop à quoi s’attendre pour cette Transat Jacques Vabre. Les conditions auraient pu être pires pour nous. On savait pas si on pouvait viser le podium. On a été agréablement surpris des performances du bateau et de la position qu’on est arrivé à tenir. C’est assez satisfaisant d’accrocher cette deuxième place.

 

 

Paul :

Notre trajectoire est pas mal, c’est une trace assez tendue, assez directe. On aurait aimé avoir plus de VMG, une transat longue et lente, mais il faut s’adapter.

De toutes façons, la météo, on fait avec ce qu’on a

 

 

Gwénolé : On a beaucoup travaillé à faire évoluer le bateau et il a franchi une marche. Moi personnellement, c’ était super de découvrir le bateau avec Paul qui m’a beaucoup transmis cette année. J’arrivais à la fin de ma formation, j’étais plus à l’aise que dans la saison, c’était agréable de bien sentir le bateau, ses équilibres, c’était sympa.

On avait choisi un autre concept que nos concurrents.

 

Paul : On préférait partir sur un bateau qu’on connaissait bien et qu’on a optimisé. Les foils, c’est pas l’avenir, c’est déjà le présent. Il va falloir y passer. Mais foil ou pas foil, ce qui est positif c’est que cette Route du Café a mis en avant l’entraînement, ceux qui ont le plus travaillé sont devant. Je le redis, je suis content de faire deuxième derrière JP et Yann. C’est pas juste parce qu’ils ont des foils qu’ils ont gagné.

 

Paul :

J ‘apprécie les qualités que ce soit sur l’eau ou à terre, pour ce qu’il a apporté à l’équipe. Au début de l’année, on s’est posé beaucoup de questions, on a carrément rempli les objectifs. On nous aurait dit qu’on ferait deuxièmes au début de la saison, on aurait signé tout de suite.

 

Gwénolé :

 Au début, on s’est pas beaucoup vu ! On a beaucoup barré et dès qu’on pouvait, on dormait. On a évité l’erreur de ne pas assez dormir. On avait un bon niveau d’acuité et d’attention, on ne s’est jamais engueulé !Et sur la fin, on a eu plus de temps pour discuter, car la conduite du bateau était moins exigeante.  On s’est raconté nos histoires d’arrivée, moi de ma Mini, Paul de ses arrivées de jour, de nuit, c’était assez fort cette fin de course.

 

Paul :

On va profiter. C’est agréable d’arriver heureux. Y a des courses où on arrive frustrés, d’autres ou on arrive pas du tout, j’en sais quelque chose. Là, c’est très positif de voir toute l’équipe avec le sourire, on est fier d’avoir fait tout ça. C’est sur qu’on va en profiter parce qu’un projet de course au large, y a des hauts et des bas et là, c’est plutôt un haut.

 

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