L'actualité de la course

Un p’tit tour par les Instructions de course.

Un p’tit tour par les Instructions de course.

C’est aride, touffu, technique, mais les Instructions et Avis de course sont une mine d’informations. Départ, pénalités, communications, classements, escale technique, prize money, … tout est consigné dans ces quelques feuillets. Décryptage avec Sylvie Viant, directrice de course de la Transat Jacques Vabre. Aujourd’hui, le départ et le routage…

  • Départ : Après l’heure, c’est plus l’heure !

C’est dimanche 5 novembre à 13 h 35 que les 38 duos s’élanceront en direction de Salvador de Bahia. Un seul coup de canon est donné pour les quatre classes avec un signal d’attention de 8 minutes avant le départ. La direction de course a jusqu’à samedi 10 heures pour annoncer aux concurrents le parcours de dégagement qui comporte plusieurs scenari selon la force et l’orientation du vent.

La ligne est ouverte une heure. Au delà d'une heure, le concurrent est obligé de rentrer au port. « Il doit alors demander l’autorisation à la direction de course pour repartir explique Sylvie Viant. Dans ce cas là, on ne lui donne un nouveau top que lorsque les bateaux en course ont terminé leur parcours de dégagement afin qu’il ne puisse pas être avantagé par sa mésaventure »

Bonne nouvelle cette année, les deux équipiers ont l’obligation d’être à bord pour la sortie du bassin Paul Vatine. « Ce n'était pas obligatoire lors de la dernière édition.  Il faut dire que l’horaire était rude, 6 h 30 du matin. Cette année, le hasard des marées fait que c’est à 9 heures ! »  Et l’absence d’un marin est maintenant assorti d’une pénalité, donc le public pourra bien saluer les 76 concurrents !

 

  • Zone de départ : Espaces réservés

« Les Affaires maritimes nous accordent une zone assez large pour le départ, et c’est ensuite à nous d’y imbriquer la zone d’évolution des concurrents, celle des accompagnateurs, des vedettes à passagers et des plaisanciers spectateurs. C’est assez complexe car il faut garantir la sécurité mais aussi le spectacle. »

Les contraintes de manœuvres, notamment sur les Ultimes, sont bien sur à prendre en compte. Veiller à maintenir de l’espace sous le vent s’il y a du près est aussi une donnée capitale.

A noter qu’en matière de zones sécurisées, les obligations incombent aux spectateurs mais aussi aux skippers. Par exemple, un bateau concurrent qui pénètrerait dans la zone spectateur serait pénalisé, (au même titre que pour un DST (dispositif de séparation du trafic)). Et la pénalité appliquée n’est pas financière. Le bateau est neutralisé en mer pendant plusieurs heures… « Le cas est arrivé il y a deux ans pour un Multi 50…  » ajoute Sylvie Viant.

 

  • Routage : Deux poids deux mesures

Première règle, le routage est autorisé pour les multicoques, il est interdit pour les monocoques. Ce distinguo respecte les règles des différentes classes et correspond à un objectif de sécurité. « En multicoque, c’est beaucoup de travail pour rester à l’endroit jusqu’à Salvador de Bahia. La météo empiète sur le temps de barre et la récupération, donc c’est une bonne chose que le routage soit autorisé »

Et comment s’assurer que dans les classes où le routage est interdit, personne ne triche ? « A partir du moment où les bateaux ont un téléphone, c’est impossible. Autrement, il faut faire comme la Volvo où toute communication passe nécessairement par le PC de la course. Ici, ce n’est pas la philosophie. »

Les instructions de course définissent donc précisément les sources d’information autorisées et la nature de celles interdites. Mais les jaugeurs n’ont pas mission d’aller fouiller dans l’historique des connexions de chaque ordinateur de bord une fois les bateaux arrivés. Sylvie Viant de conclure :  « Tout repose sur la confiance et l’ engagement moral. D’ailleurs il dépasse largement le cadre du routage. On peut tricher sur d’autres règles. Pourquoi ne pas partir à trois après tout ?! Après, dans un petit milieu, beaucoup de choses finissent par se savoir… »

 

Sylvie Viant.

Assistée de Francis Le Goff, Sylvie Viant est encore une fois cette année directrice de course de la Transat Jacques Vabre. Navigatrice dans les années 70 et 80 (Whitbread 73 et 81 sur Grand Louis et Kriter IX notamment), elle entre à l’Union Nationale de la Course au Large en 1982 comme comité de course puis directrice de course. A l’exception de l’édition 2011, elle a dirigé toutes les Routes du Café depuis 1995.

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