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Parcours : Du Nord au Sud, l’Atlantique dans tous ses états

Parcours : Du Nord au Sud, l’Atlantique dans tous ses états

Une fois achevé le parcours côtier au large d’Etretat dimanche après-midi, les concurrents pourront mettre cap sur Salvador de Bahia. Sans contrainte. 4350 milles, la route est longue mais elle est libre. Mis à part cinq petites zones interdites, aucune marque de parcours ne vient troubler le jeu stratégique. Découpage et décryptage en quatre tronçons clés.

Du Havre à Ouessant : Première Manche capitale

250 milles

C’est une entame de course exigeante pour les organismes en mode stationnaire depuis dix jours au Havre : nombreuses manœuvres, changements de voile, veille du trafic très dense (et des autres concurrents). Quant à la tactique, elle y est souvent cornélienne d’autant que le coefficient de marée supérieur à 100 (107 dimanche ), génèrera de très forts courants, jusqu’à 8 nœuds aux passages clés que sont Barfleur et le cap de Hague (la vitesse d’un Class 40 au près…). Une variable tactique donc qui peut obliger à naviguer au ras des cailloux et qui a l’inconvénient de dégrader fortement l’état de la mer.

Trois zones interdites (DST*) sont à respecter sur ce tronçon (voir ci-dessous). En revanche, Ouessant n’est pas marque de parcours, si bien que certains concurrents peuvent choisir de passer par le chenal du Four - peu probable - ou celui du Fromveur.

 

Ouessant-Pot au noir : La grande descente

3450 milles

Selon le système météo, les routes peuvent être assez variées pour cette grande descente de l’Atlantique, le but étant toujours de gérer les abords de l’anticyclone des Açores et de rallier au mieux les alizés.

Si en sortie de Manche, il faut probablement aller chercher un front, la route peut conduire assez à l’ouest des archipels,Madère, Canaries, Cap Vert, avant de piquer vers l’entrée du Pot au noir (équateur météorologique). C’est le scenario le plus rapide car les concurrents naviguent alors avec un bon angle dans l’alizé de nord-ouest.

En cas de route dite « directe », les bateaux passent plus près du cap Finisterre où se situe l’avant dernier DST à respecter. Le but reste toujours de rejoindre l’alizé, imposant dans ce cas une gestion assez fine des empannages le long des côtes portugaises et marocaines.

 

Le Pot au noir : Faites vos jeux !

Nombre de milles aléatoire

L’équateur météorologique se situe aux alentours de 7 à 8 degrés de latitude Nord en novembre. La meilleure porte de passage théorique se situe entre 25° et 30° de longitude Ouest. Voilà pour la théorie. En pratique, le Pot au noir est un piège pour plusieurs raisons :

  • Malgré les moyens d’observations modernes (cartes d’altitude et photos satellite), sa lecture reste aléatoire, propices aux regroupements et/ou aux échappées.
  • La présence de grains très violents est un vrai risque, notamment pour les multicoques.

 

Pot au noir – Salvador de Bahia : Contrôler ou attaquer ?

650 milles

Le dernier « segment » comme disent les marins fait naviguer dans les alizés de sud-est de l’hémisphère Sud. Avant que l’allure soit vraiment portante, la mer hachée met à rude épreuve le matériel déjà fatigué par près de 4000 milles. Et pour finir, l’arrivée dans la Baie de tous les Saints peut s’avérer difficile : vent très faible la nuit généralement.

A noter que le plus petit écart à ce jour entre les deux premiers d’une Transat Jacques Vabre est de 54 minutes (entre Foncia et Safran). Autant dire que rien n’est joué avant la première caipirinha !…

 

 

*Les zones interdites :

Elles correspondent aux DST (dispositif de séparation du trafic) et sont matérialisées par un rectangle défini par 4 points GPS donnés à l’annexe 2 des IC et enregistrées par les concurrents sur leur ordinateur de bord.

  • Les Casquets
  • Scilly
  • Ouessant
  • Finisterre
  • Mauritanie

 

 

Temps records sur le parcours Le Havre-Salvador de Bahia

 

  • Class40 : Telecom Italia (Giovanni Soldini et Pietro d’Ali) : 22 j, 13 h et 2 m en 2007
  • Multi50 : Crêpes Whaou ! (Franck-Yves Escoffier et Kevin Escoffier) : 12 j, 6 h et 13 m en 2005
  • IMOCA : Virbac-Paprec (Jean-Pierre Dick et Loïck Peyron) : 13 j, 9 h et 19 m en 2005
  • Record absolu de la course : Groupama 2* (Franck Cammas et Steve Ravussin) : 10 j, 0 h, 38 m en 2007

** Groupama était un trimaran 60 pieds de la Classe Orma, disparue depuis.

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