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Ian Lipinski et Adrien Hardy, Crédit-Mutuel (Class40) :

Ian Lipinski et Adrien Hardy, Crédit-Mutuel (Class40) : "On est en mesure de jouer avec les meilleurs"

Quelles sont les caractéristiques du Class40 Crédit-Mutuel ?

Ian : « C’est un bateau dessiné par David Raison qui a introduit ce concept de bateau très très large à l’avant. Cela offre plusieurs avantages : le premier, c’est d’avoir un bateau puissant. Le bateau n’est pas large que derrière mais aussi devant, et le deuxième avantage, c’est de créer une portance vers le haut. Dès que le bateau commence à piquer du nez, la vitesse et la forme spatulée à l’avant font que le bateau ne va pas s’enfoncer dans la vague mais garder le nez hors de l’eau. Du coup quand le bateau va vite, il ne rentre pas dans les vagues mais il passe dessus, en fait il freine moins.

Adrien : Pour l’instant, c’est valable à toutes les allures. On est plutôt content. On était stressé sur les premières navigations de découvrir tout ça, mais je suis très étonné au près. Le bateau marche bien, il va vite dans le vent très fort, il ne tape pas dans les vagues. Avec les formes avant, c’est vrai qu’on pouvait craindre le pire au près, mais non, le bateau rebondit, passe au-dessus des vagues, ça fonctionne bien.

Les conditions de vie à bord changent-elles sur un bateau comme celui-là ?

Ian : C’est beaucoup beaucoup plus agréable. Parce que comme le bateau est plus puissant, il a tendance à moins partir au lof, il a moins d’effets secondaires, c’est-à-dire qu’il a moins tendance à lofer ou à abattre quand le bateau gîte ou contre gîte. Ca mouille aussi beaucoup moins, voire pas du tout, parce que le nez ne rentre pas dans les vagues. Il a une carène ronde donc il tape très peu, contrairement à ce qu’on pourrait croire. Et le fait de moins taper, c’est beaucoup plus agréable. Pour moi, c’est beaucoup plus confortable.

Vous êtes-vous jaugés par rapport aux autres ?

Adrien : On a quand même navigué suffisamment pour avoir une bonne idée maintenant. On sait qu’on sera en mesure de jouer avec les meilleurs bateaux. De temps en temps, ça va un peu mieux, parfois c’est un petit peu plus dur. Dans l’ensemble, on est content et satisfait. On s’est entrainé à plusieurs reprises avec des plans Manuard, des plans Lombard, les meilleurs bateaux, donc on a une bonne idée.

C’est quoi l’histoire de votre binôme ?

Ian : J’ai connu Adrien quand il m’a fait travailler comme préparateur sur son Figaro. Moi, j’avais dans l’idée de commencer la course au large. A son contact, j’ai appris beaucoup de choses, il m’a vachement aidé à me lancer dans le Mini 6,50 en accueillant mon bateau dans son hangar et en me donnant plein de conseils. En plus, c’est un excellent marin, un excellent régatier, il l’a déjà prouvé. Il a une super expertise pour la préparation du bateau, pour la bricole. Il était dispo pour être présent dès la mise à l’eau du bateau, il n’est pas arrivé au dernier moment. Il a participé à 100% au projet, à la préparation techniques, aux entraînements. Je suis super content de l’avoir eu jusque-là et qu’il soit avec moi pour cette transat !

Adrien : Je suis super chanceux de pouvoir embarquer sur des bateaux récents et performants comme le class40 Crédit Mutuel, avec les moyens de bien faire. C’est le rêve pour un navigateur d’avoir des propositions comme ça. Je suis vraiment content. Le côté innovant est chouette. Je garde un bon souvenir des premières navigations à La Trinité-sur-Mer parce qu’on était vraiment inquiet de savoir si le bateau allait marcher, je pensais surtout à Ian, à son sponsor, à l’architecte. Je me disais qu’ils avaient misé beaucoup et qu’il ne fallait pas que ce bateau soit une catastrophe ! Ca n’a pas l’air de le cas. Il reste la course, mais en tout cas, sur les premiers entraînement, on est super content.

Quel est votre objectif sur cette Route du café ?

Ian : Il y a des gens que je retrouve de la classe Mini 6,50, c’est un vrai plaisir. Il y a des gens très expérimentés. Quand on part faire une course, c’est pour essayer de gagner, en tout cas de faire le meilleur possible, de prendre du plaisir parce que la performance passe par le plaisir c’est une certitude. Au final, si on n’a pas de gros ennuis techniques, on sera très content d’être sur le podium. On va faire au mieux, je n’ai pas pression. Mais c’est sûr que si on fait dixième, je serais déçu. En tout cas sur la ligne de départ, on aura envie d’être devant.

Adrien : On a remarqué que dans le vent fort à toutes les allures, on marche bien. C’est un petit indice (rires).

Ian : On a regardé de loin les fichiers, ça bouge beaucoup, ça n’a pas l’air d’être un schéma classique. Le début, ce sera du portant dans des conditions maniables, pas assez fortes à mon goût ! Dans le golfe de Gascogne, ça devrait accélérer.

 

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