L'actualité de la course

Sortie de briefing : les skippers parlent météo...

Sortie de briefing : les skippers parlent météo...

Sébastien Marsset, Pure (Imoca)
« On aura un départ dans des conditions sympas avec du nord-est pas trop fort, après on aura du vent à la pointe Bretagne. Et on puis, on devra faire un choix entre une route au portant un peu longue et une route au près moins rapide.
Nous n'avons pas encore fait notre choix avec Romain. On va regarder ce midi, ce soir et demain matin. Même demain matin, nous n'aurons pas choisi je pense. Il ne faut pas se précipiter, peut-être que d’ici demain, il y aura une solution évidente. Les modèles ne voient pas les centres dépressionnaires au même endroit. Il faut surveiller. Les premières séparations de trajectoires se verront peut-être à la pointe du cotentin.

Sébastien Audigane, La Fabrique (Imoca)
« On a un anticyclone sur les îles britanniques qui nous amène du vent de nord, il va mollir à 12 nœuds pour le départ. Ce sera du près pour monter jusqu’à la bouée Région Normandie en face d'Etretat. Ce sera long mais ça nous arrange car on perd du temps et on butera dans le courant au portant. On devrait passer Barfleur et La Hague avec le courant au portant. On a 100 de coefficient de marées donc ce n’est pas du tout négligeable. Sur la route, le vent va fraîchir, donc on va accélérer, on sera à 140° du vent pour rejoindre Ouessant. Ca va monter à 25 nœuds, voire plus à la pointe de Bretagne. Globalement, il y aura du vent fort à ce moment-là.  Ensuite, on affalera les gennakers ou les spis pour se diriger vers l’Espagne et le cap Finisterre au reaching à 110° du vent. On ne fera pas le contournement par l’ouest de la dépression. Il y a 3 jours, ça rallongeait la route de 1000 milles ! Et puis, on arriverait beaucoup trop ouest pour rejoindre le Brésil. Ce n’est pas raisonnable car on ne sait pas ce qui peut se passer après pour les alizés. On attend encore une évolution de la météo. Il y a un anticyclone centré sur Gibraltar qui peut amener du vent de nord-est le long de la côte Mauritanienne. Ce n’est pas un schéma classique. Tout change depuis quelques années, ce ne sont plus les mêmes régimes de vent. »

Ian Linpinski, Crédit-Mutuel (Class40)
Jusque-là c’est compliqué ! C’est dur de se décider, au près le long du Portugal ou dans l’ouest du côté des Açores pour bénéficier d’un meilleur angle ? Ca bouge beaucoup, ça laisse une ouverture quand même. Mais je pense qu’il y a un intermédiaire entre l’ouest et l’est. A confirmer aujourd’hui. Le plus compliqué, c’est de se dire comment récupérer les alizés. Les fichiers ne sont pas d’accord. On ne sait pas du tout comment ça va évoluer.

Cédric Château, Linkt (Class40)
Nous n’avons pas les mêmes carènes que les scow, on ne va pas du tout jouer les mêmes choses. On va voir en fonction des dernière infos météo ce soir, demain matin, demain midi… Les Class40 n’iront pas trop à l’ouest, ça rallonge beaucoup la route. Du reaching et du près pour descendre sur la route directe au sud, ca nous convient bien, mais ce ne sera pas du vent très fort. On cogite et on regarde la météo !

Charlie Dalin, Apivia (Imoca)
On est dans une situation atypique, on appelle cela une situation de blocage, avec une dépression qui est quasi stationnaire pendant plusieurs jours. On ne sait pas encore par où on va passer. La route sera moins ouest qu’il y a quelques jours. Ce qui est sûr, c’est qu’il y aura beaucoup de transitions, de manœuvres, on va passer quasiment toutes les voiles en revue. Il faudra être polyvalent et réactif. Ca va être intéressant. On aura des conditions médium pour démarrer, au près dans l’axe avec le contre-courant, avec, en plus, beaucoup de bateaux. Il faudra compter 3 h pour aller jusqu’à Etretat je pense. On va enchaîner les virements de bord, ça va être engagé ce parcours spectacle jusqu’à Etretat !

Louis Duc, Crosscall – Chamonix Mont-Blanc (Class40)
Je voulais des fronts, des grosses branlées au près, il n’y en aura pas ! Ce n’est pas drôle, ce n’est pas une vraie tempête de mois de novembre, il aurait dû reculer le départ de 15 jours ! Sérieusement, il va quand même falloir se méfier en Manche, car on aura de l’air au portant, le vent va monter vite. Il ne faudra pas s’enflammer, il ne faudra pas casser nos spis tout de suite. Après, beaucoup de choses sont possibles : tu peux aller tout droit ou faire le choix de gagner dans l’ouest. Tout ça va évoluer, ce sera différent encore à Ouessant, à nous de bien suivre tout ça pour savoir la stratégie qu’on va adopter.

Antoine Koch, Advens for Cybersecurity (Imoca)
Pour notre stratégie, on verra bien, car ce n’est pas encore complètement calé. C’est sûr que pour un bateau neuf, on préfèrerait des conditions clémentes, ça nous permettrait de rentrer dans la course, si c’est plus difficile, on lèvera le pied les premiers jours. Les modèles sont instables encore. La sortie de Manche va se dérouler au portant dans de bonnes conditions, ça va se corser dès la première nuit de course et puis surtout dès la sortie de Manche, il risque d’y avoir des séparations de trafic en fonction des options qui pourront être marquées : loin dans l’ouest ou au sud le long de l’Afrique. La route par l’ouest peut être crédible selon certains modèles, mais pour l’instant cela me parait risqué, car classiquement dans le sud de ce genre de dépressions, l’alizé est cassé, et il se reconstitue par l’est. Mais si ça passe, cette option peut être gagnante largement. La route par l’est paraît moins risquée, elle investit sur la reconstitution de l’alizé, mais le problème c’est qu’il faut passer le pot au noir normalement pas l’ouest. J’espère qu’on aura adopté notre stratégie avant le départ ! 

Yoann Richomme, Apicil (Imoca)
Il peut y avoir des options différentes, la route favorable est plus longue, plus rapide mais dans du gros temps avec 5 m de vagues. Entre Guernesey et le phare du Fastnet, il y aura un empannage, il faut le caler, et c’est là que la décision sera prise soit vers la dépression, soit la route sud. Il faudra poser le curseur entre la mer le vent et le risque à prendre. L’empannage devra se faire entre 5 et 17h lundi. Mais, on ne va pas s’énerver, on aura des fichiers frais ce soir, demain matin et même avant Cherbourg, on sera sous spi tranquille entre 15 et 17 nœuds, on aura tout le temps de réfléchir. Je pense qu’on prendra notre décision à 5h du matin, on décidera avec la météo de lundi matin en réalité. Les routes portugaises et marocaines étaient assez tranquilles niveau météo, mais ce matin les fichiers annoncent très peu de vent.

Damien Seguin, Apicil (Imoca)
Dans les 30 Imoca, tout le monde n’est pas au même niveau de fiabilité. 35 nœuds, ce n’est pas bon pour tout le monde. Il ne faudra pas non plus se faire influencer par les autres. On a un bateau fiable, ça sera intéressant de voir les différents choix car en l’espace de 12 h, cette fameuse décision va impacter le reste de la course. Sur ce premier tiers, il y aura des écarts. Après ils se combleront peut-être, mais ce sera intéressant de connaître le niveau d’engagement de chacun sur ce début de course.

Arnaud Boissières, La Mie Câline - Artipôle
Il y a plusieurs possibilités, on n’a pas de certitudes, on a un panel, il faudrait quand même que ça se décide avant le départ. C’est assez original comme situation mais il y a pire. C’est bien de sortir de la manche en sécurité, par contre, les premières trajectoires en sortie de Manche vont être hyper décisives pour la suite. On disait même que ça allait dicter notre entrée dans le pot au noir. On est un paquet de bateaux, c’est bien car c’est une situation inédite, c’est excitant. C’est important d’avoir Xavier Macaire à bord. On a pris 17 jours de nourriture, on grignote beaucoup je pense que c’est nerveux !

Fabien Delahaye, Leyton (Class40)
On est sur les bateaux les plus lents de la flotte, même si on peut bien matcher avec les Imoca les plus vieux, le schéma météo est un peu différent pour nous. Les 24 premières heures vont être clémentes avec un vent qui va forcir progressivement puis deux bulles dépressionnaires à gérer. Soit on passe au sud des deux, soit au nord des deux, soit on passe entre les deux ! C’est la tendance du moment de regarder à chaque sortie de modèle comment ça évolue. Globalement, c’est un schéma intéressant et soft. On est parti sur le temps d’arrivée du premier, sur 17 jours.

 

 

 

 

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