L'actualité de la course

Pour un flirt… avec elle !

Pour un flirt… avec elle !

La nuit tombe. Il faut continuer à faire comme le jour. Régler, supporter les chocs des vagues, regarder les fichiers météo, s’alimenter, faire ses quarts, être aussi concentré qu’en plein jour. Lampe frontale vissée sur le front, les navigateurs font fi du jour et de la nuit. C’est pareil, sauf que les risées et les nuages, ils ne les voient pas, ils les sentent. « Avec le bruit, tu ne peux pas savoir comme on devine tout ce qu’il se passe. Le sifflement des foils, les vagues, les chocs sous le cockpit. On sait même quand on dort si le bateau va bien. » expliquait Yann Eliès au Havre quelques jours avant le départ.

25-30 nœuds de vent pour Solidaires En Peloton - ARSEP

Tandis que nous, terriens, piquons du nez, allons faire nos dernières courses du soir, discutons et débriefons avec l’épicier du coin qui connaît la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre part-cœur (si, si !), eux, continuent inlassablement leur régate transatlantique. Et ce soir, la dépression dont on parle depuis des jours, est toute proche des étraves. « Nous avons 25 à 30 nœuds actuellement avec des rafales. Nous sommes bâbord amures en avant du front. Nous attendons une rotation à droite avant de virer puis nous allons négocier une dorsale (zone de faible vent, ndlr). L’idée est de garder cet écart avec nos poursuivants car ensuite nous allons ralentir et ils peuvent recoller. Tout se passe bien à bord malgré quelques fuites… Fred est à la barre. Ce n’est pas facile, ça tape au près. Nous nous relayons très souvent et essayons d’aller dormir 45 minutes. Nous commençons à manger réellement. Nous avons profité d’un petit répit au cap Finisterre. Nous sommes très contents de notre début de course. » raconte ce soir Thibaut Vauchel-Camus, à bord du premier Multi50, Solidaires En Peloton – ARSEP.

Les premiers de chaque classe vont ce soir et cette nuit flirter avec les affres de la dépression qui s’est bien installée dans l’ouest des Açores. Il va falloir en profiter, car des zones sans vents vont perturber le rythme de la flotte de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre qui doit négocier demain et les jours à venir avec des vents plus faibles.

Au nord, c'était ... coton !

Au Nord, c’est coton : « On ne peut plus s’en cacher, nous sommes partis au nord, avec Hugo Boss encore plus nord et Maître Coq dans notre sud. Les autres sont plus au sud, en Espagne… Les casques sont prêts car chez nous c’est la guerre, ce sont des conditions rapides et toniques ! » raconte ce soir à 20h Louis Burton sur Bureau Vallée 2. Dans leur message reçu à l’instant, Gildas Morvan et Manu Cousin expliquent leur choix : «  Après moultes réflexions, nous avons pris la décision de tenter la face Est de cette descente Atlantique en espérant voir s'ouvrir le passage qui nous permettrait d'aller chercher "rapidement.." les alizés, après quelques petits zig-zag quand même ;-) Nous sommes en ce moment en train de passer encore un petit front qui nous barre la route mais qui va nous permettre une fois dans son Ouest de mettre le clignotant à gauche et de descendre plein sud ... peut-être au moins un peu plus de chaleur et de soleil car ce golfe de Gascogne a été particulièrement gris et même gris foncé .... ».
Chacun sa route, chacun son chemin... Un flirt avec 30 nœuds de vent avant le calme de l’anticyclone… Pourquoi pas pourvu que les vitesses augmentent et que la route vers le Brésil s'ouvre enfin.
Ce soir, Aïna Enfance et Avenir en Class40, Solidaires En Peloton – ARSEP en Multi50 et Charal en Imoca conservent la tête du classement de 20h.
Bonne nuit les marins !

Partager