L'actualité de la course
Message de la nuit : Erik Nigon - Vers un monde sans SIDA (IMOCA)
Fallait hélas s'y attendre, le vérin de quille a lâché sa deuxième marée d'huile... Il n'y a pas de raison que les problèmes se résolvent tous seuls et le coup de resserrage de boulon n'était pas la solution au problème… Bref, opération ajustement des niveaux et récupération du liquide dans les fonds pour recyclage ! Mais voilà je n'ai récupéré qu'un tier du bidon et donc il y a fuite ailleurs et il n'y a pas de station dans le secteur pour faire le plein.
Ça ne va pas nous arrêter pour autant ou au moins pas pour l'instant tant que la pression reste suffisante pour bloquer la quille dans une position. En position fixe il ne semble pas y avoir de fuite donc on va limiter au maximum les bascules et quand on sera à sec on mettra la quille verticale pour finir en espérant que ce soit le plus tard possible.
Ce n'est pas sans conséquence sur la performance. Déjà qu'il fallait nous mettre en 4 pour ne pas nous faire lâcher par les copains, ça ne va pas aider. Heureusement pour les jours qui viennent, la brise sera faible et donc notre manque de puissance sera moins pénalisant.
Ce genre de souci reste dans un coin de la tête et les mines sont un peu sombres, mais on arrive à vite oublier quand on se prend la tête avec la météo.
On la savait pas simple mais ça se confirme. Un petit anticyclone se créé du côté du cap Saint Vincent avec du vent pour passer devant le détroit de Gibraltar mais ensuite une bulle bloque la descente plus à l'ouest. Il semble que cette bulle sans vent retrouve des couleurs dans 48h et donc peut-être un passage pour nous ? Donc 2 options : à l'Est en longent les côtes africaines ou tout droit au sud mais avec peut-être un stop… Et en attendant faut-il s'écarter un peu des côtes portugaises car il y a vraiment très peu de vent (là 6 noeuds) comme certains IMOCA ou rester sur la trajectoire la plus courte...
Bref c'est très cérébral depuis 24 heures entre les soucis en cours et les potentiels à venir. Ça nous fait avec Tolga quelques sujets de réflexion intenses sachant qu'après 3 jours on est un peu glauques avec le manque de sommeil et pas sûr qu'on fasse les meilleurs choix… mais en tout cas on les fait ensemble.
Côté palmes du jour, on a fait un joli virement de bord en oubliant de vider les ballasts (typique de la manœuvre de nuit quand en fin de quart l'un est fatigué et l'autre pas bien réveillé) et pourtant il y a une belle Check List affichée sur la porte qui commence avec... vider ballast ! On a fini par les vider avec la pompe d'assèchement que l'on voulait tester en conditions réelles, c'est fait !
Et on s'est pris quelque chose (un OFNI) dans la dérive bâbord qui nous a fait perdre de la vitesse mais sans dégât et on a pu la relever pour la dégager.
Le plus triste a été de pêcher un sac plastique avec l'hydro-générateur bâbord, tout un symbole : un sac plastique qui bloque de la création d’énergie non polluante !!
Bon, voilà pour aujourd’hui sans oublier le Kinder Buenos que m'a offert Tolga en voyant ma tête de vérin. Ça vaut pas un Caprice des dieux mais quand même.
Carnet un peu maussade mais soyez sûr qu'on ne lâche rien et surtout pas un mille aux concurrents !
Amitiés
Erik