L'actualité de la course

Message de la mer : Catherine Pourre - Eärendil (Class40)

Message de la mer : Catherine Pourre - Eärendil (Class40)

Bonjour à tous,

Une fois n'est pas coutume, cette petite chronique est écrite au Port de Quinta do Lorde à la pointe Est de l'Ile principale de Madeire. Comme vous avez vu, nous avons subi un ralentissement notable à 160 milles dans le nord de Madeire lorsque nous nous sommes brusquement rendus compte que la fixation haute du safran babord était brisée en deux avec la rotule du palier haut en mouvement à l'intérieur de la piece cassée. A l'allure de reaching que l'on faisait qui commencait à atteindre des vitesses sympatiques, impossible de continuer comme si de rien n'était. Faire la route après la rotation du vent à l'est sur le seul safran tribord était théoriquement possible mais risquée. Je vous laisse imaginer la déception alors que notre option ouest commençait à payer et que nous remontions doucement mais sûrement dans le classement, après un début de course où on avait essayé de prendre toutes les précautions possibles.

La seule décision possible était de s'arréter à Madeire en continuant sur le seul safran au vent réduisant la toile GV 2 ris et trinquette et ballasts pleins et voir entretemps si on pouvait recupérer la pièce dans un délai raisonnable ou faire des réparations sur la pièce brisée. Aprés quelques mails et appels en mer tous azimuts, on eu un gros coup de mou. Car que cela arrive est déjà un problème pas facile à régler, mais qand c'est un samedi, enchassé entre un jour férié et un Dimanche, bonjour les dégâts !

Nous sommes donc arrivés samedi matin à 8hUT dans cette petite marina bien sympa pour bateaux de voyage en route pour un tour des îles de l'Atlantique et des Antilles,.. sans solution.. malgré les conseils éclairés de Sam Manuard, joignable immédiatement. La DC nous avait donné quelques contacts à terre dans cette île que ni moi ni Pietro ne connaissions avant la circonstance présente. Ils étaient là à notre arrivée prêts à donner un coup de main, mais pas de l'ordre de soudures ou travail du métal. Les paysages ici sont à couper le souffle. L'île a vraiment l'air magnifique. Il faut voir le bon coté des choses ! En tous cas, à midi nous étions toujours sans solution et commençions à songer sérieusement à abandonner et toutes les implications : laisser le bateau à Madeire, le faire convoyer ensuite directement à Grenade aprés réparation différée,.. Et vers 14h, Pietro reçoit un sms de Ludo en route depuis La Trinité avec la pièce nous annonçant qu'il atterissait à Madeire à minuit le jour même. Nos contacts à terre en France avait organisé cela en quelques heures avec le chantier et dans le feu de l'action, nous n'avions pas checké le mail du bord. Branle-bas de combat : on a vite refait des routages pour verifier que cela valait le coup et qu'on arriverait bien avant la fermeture de la ligne. Il y a de l'air au départ de Madeire et sur le trajet jusqu'au Pot-au-noir. Donc a priori cela le fait. On a tout préparé pour le changement de férure, fait séché les fringues mouillées, verifié quelques autres trucs, sous-barbe,.. et pris une douche magnifique ! Les sanitaires ici sont du niveau des meilleures marinas britanniques (et Dieu sait que les Anglais savent vivre sous cet aspect !).

On en est là, regonflés à bloc d'espoir de repartir, à la mesure du choc éprouvé lors de la constatation du problème.  

J'en reste là à ce stade et vous dis la suite lors d'un prochain mail.

A plus

Catherine et Pietro

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