D’îles en îles

D’archipel en archipel, la flotte de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre doit négocier les dévents de Madère, des Canaries et des îles du Cap Vert. « On est du côté du Cap Vert à chercher la meilleure route pour gérer les dévents des îles. » explique ce soir Charlie Dalin à bord d’Apivia dans le sud-ouest de l’archipel en route vers le Pot-au-noir. Et Charlie d’ajouter « Le dévent particulièrement coriace sous l’île de Fogo (tout au sud), dont le point culminant, Pico do Fogo, pointe à 2 829m et qui débute à 2 000m de profondeur. Autant dire que c’est une sacrée montagne. Rencontrer des reliefs de cette taille, au milieu de l’Atlantique, c’est vraiment impressionnant. Une fois que ces dévents seront dans notre sillage, on va entrer dans le fameux Pot-au-Noir ».

Au nord, Equipe Voile Parkinson, le dernier de la flotte des Class40 reparti cette nuit du port de Quinta do Lorde à Madère pour une avarie d’hydrogénérateur est à la peine à moins de 3 nœuds de vitesse. Florian Geguen et Raphaël Auffret tentent de s’extirper du dévent du volcan le Pico das Torres haut de plus de 1 800 m. Les navigateurs qui connaissent le coin savent que le vent est perturbé sur plus de 50 milles sous l’île ! L’équipage britannique Pipe Hare Ocean Racing a enchaîné les manœuvres toute l’après-midi après être passé au beau milieu de l’archipel des Canaries, comme l’avaient fait Thibaut Vauchel-Camus et Frédédic Duthil sur Solidaires En Peloton – ARSEP (pas exactement au même endroit mais entre les îles !). Quatre empannages ont été nécessaires pour se dégager de la zone sous le vent. Pipe et Endt n’ont pas chômé…

Ca se passe comme ça sur la route vers Salvador de Bahia, les îles aussi sublimes et attirantes soient-elle sont parfois redoutées par les compétiteurs, même si en cas d’avarie elles restent une escale forcée certes, mais salvatrice. L’équipage d’Hugo Boss annonce ce soir qu’il va s’arrêter au Cap Vert. Alex Thomson et Neal Mac Donald ont encore 800 milles à parcourir en équilibristes car l’Imoca rose et noir n’a plus de quille…