L'actualité de la course
Message de la mer : Catherine Pourre – Eärendil (Class40)
Bonjour à tous. Tout va bien à bord d'Eärendil. Nous sommes 2° 18 Nord et 28° 25 ouest, à environ 600 milles du Brésil. Il semble que nous soyons sortis du Pot-au-noir ce matin. Nous faisons maintenant route directe vers Salvador dans les alizés sud à75° du vent sous Solent et GV haute dans 15 à 20 nœuds de vent depuis 3 bonnes heures maintenant. Nous avons une mer assez agitée dans le 3/4 avant, ce qui est assez inconfortable car le bateau tape fort en s'abattant derrière les plus grosses vagues. Je ne sais pas si je pourrais écrire longtemps car c'est difficile dans ces conditions. En plus les fichiers annoncent ce régime pour toute la traversée restante jusqu’au Brésil. Cela nous arrange parce que nous n'avons pas de Gennak et nos concurrents ne pourront pas se servir du leur dans cet angle de vent. Je regrette un peu parce que ça va taper comme ça pendant les 3 prochains jours. Mais on verra car il suffit d'une orientation un peu différente de la houle et/ou de 10° de shift du vent pour changer totalement le confort à bord.
Le Pot-au-noir (zone de convergence intertropicale) aura finalement été clément avec nous. Nous avons été très peu ralentis et nous avons croisé le chemin de quelques gros grains qui nous ont offert un coup de booster par rapport à nos petits camarades. On a un peu été dévié de notre trajectoire avec le shift du vent dans les grains. En tous cas, cela nous a permis de passer A chacun son Everest et JB Daramy et on est sur les talons de Mathieu et Christophe. Avec cette allure de bon train, si elle se concrétise, nous retrouvons des ambitions. Mais Thibaut Hector est bien placé pour ouvrir un peu et aller plus vite. Edenred, à l'inverse, est très ouest et cela pourrait le ralentir pas mal. Ce dernier est quand même à plus de 10 milles de nous et il reste 1100 milles jusqu'à l'arrivée. A suivre.
Sinon, depuis qu'on est sorti du Pot, il fait plutôt soleil et de plus en plus chaud. On pêche littéralement toutes les nuits avec les poissons volants qui s'invitent à bord. Ils se débattent comme des malades une fois sur le pont. C’est comme cela qu'on sait qu'ils sont là d'ailleurs. Il y en a même un qui a réussi le tour de force de se retrouver dans un des tunnels de manœuvres. Il a fallu le sortir de là, sinon merci l'odeur ! Il y a également quelques goélands qui tournoient parfois autour du bateau en quête d'en savoir plus à notre propos. Ils battent rarement de leurs immenses ailes : le vent et quelques modifications de voilure leur font raser les vagues ou remonter de 2 ou 3 hauteurs de bateau sans effort apparent.
Voilà j'en reste là.
A demain.