L'actualité de la course
Les premiers mots de Ian Lipinski et Adrien Hardy (Crédit Mutuel)
Ian : Cette course s’est déroulée en plusieurs parties. Un première assez stratégique, ensuite une autre de vitesse pure où le bateau a montré qu’il était génial, qu’il accélérait et qu’il ne s’arrêtait jamais. La dernière, c’ était plus croisière, il ne se passait pas grand chose et on a eu le temps de ranger le bateau !
Adrien : C’est jamais évident une transat, c’est plein de surprises. C’est vrai que j’ai été surpris par les vitesses du bateau qui étaient assez incroyables. Je crois qu’on peut remercier tous ceux qui ont dessiné construit et préparé Crédit Mutuel parce qu’on n’a vraiment eu aucun problème technique. On n’a jamais eu à sortir la caisse à outils, je crois que ça ne m’étais jamais arrivé sur une transat. C’était assez facile, très chouette. On a été devant au bon moment, lorsque ça commençait à s’étirer par devant et ensuite c’était plus facile de contrôler les autres.
Ian : Moi, à chaque classement, c’était un peu de stress d’avoir la position des concurrents. C’est plus confortable d’être chasseur que d’être chassé et psychologiquement, Adrien m’a souvent calmé quand on voyait que les autres allaient plus vite. Son expérience m’a aidé. Ca a été beaucoup plus facile à gérer que si j’avais été tout seul
Adrien : Le binôme a bien fonctionné et c’est vrai que lorsqu’on est devant, on est moins sous pression et le binôme est moins sollicité. On a toujours pu bien se reposer, bien dormir, on avait un pilote qui barrait super bien, on n’a quasiment pas barré et le bateau est confortable.
Ian : C’est pas mal quand même de gagner une Transat Jacques Vabre ! Moi, c’était la première, Adrien l’avait déjà fait en IMOCA mais c’était aussi sa première en Class40.
Adrien : J’ai pas mal pensé pendant ces 17 jours de mer au fait qu’on navigue à la voile, en autonomie, je trouve ça vraiment génial. J’ai chaque fois ça en tête, ça veut dire qu’on peut naviguer presqu’à l’infini. On a notre dessalinisateur pour faire de l’eau, nos panneaux solaires pour recharger les batteries avec juste quelques litres de gaz-oil. C’est en opposition avec ce qu’on peut consommer à terre, consommer aussi en construisant ces bateaux et les entretenir. On vient de faire l’aller, mais la Route du Café, c’est aussi le retour. Ce qui m’a interpellé l’autre jour c’est de penser qu’une partie de nos bateaux vont rentrer en cargo, une partie d’entre nous en avion et d’autres en bateau et je trouve ça génial. Quand je navigue à la voile, je pense à tous ces à côtés et je crois qu’on ne peut pas naviguer comme on le fait à toute vitesse, consommer l’océan, sans prendre en compte ces choses-là. C’est quelque chose qui m’a animé pendant mes quarts et ce n’est pas toujours évident de trouver la solution idéale. Si j’ai la chance de revenir dans deux ans et que je peux rentrer en France chargé de café, je sais que les gens de Jacques Vabre sont là et il y a de belles choses à faire, intéressante pour tous
Ian : J’ai appris énormément de choses au contact d’Adrien. Ce projet va comporter la Route du Rhum l’an prochain puis une autre Transat Jacques Vabre dans deux ans. C’est encourageant. Lorsqu’on a mis le bateau à l’eau le 13 août, on ne pensait pas forcément que c’était possible. A partir de mi-septembre, on a commencé à faire quelques entraînements et on a compris que le bateau n’était pas raté. Donc si on parvenait à bien le préparer, et s’il tenait le coup, on pouvait peut-être batailler devant. On n’a pas fait énormément d’erreurs en plus d’avoir un bon bateau, donc c’est super.
Adrien : Le record des 24 heures, c’est le bateau, il s’est fait sous pilote. Entre les Canaries et le Cap Vert, c’était tout droit et donc propice à faire ce bon temps. Il y a sans doute moyen d’aller encore plus vite mais ce sont de très bons souvenirs. Merci à Ian de m’avoir embarqué dans l’aventure et aussi au sponsor de m’avoir fait confiance.