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Les premiers mots de Louis Duc et Aurélien Ducroz (Crosscall Chamonix Mont-Blanc)

Les premiers mots de Louis Duc et Aurélien Ducroz (Crosscall Chamonix Mont-Blanc)

Louis Duc : On nous parle caïpirinha depuis 3 semaines, et la voilà. Elle est bonne mais elle nous a coûté cher : 3 spis, un gennaker du temps et la cinquième place. La première nuit, c’était notre faute, la voile est passée à l’eau. On renvoie le petit spi et bam, il explose. On a ramassé tout ça et calmé le jeu jusqu’à Ouessant. Et ensuite on  a fait notre trajectoire comme on le souhaitait même si on était un peu décalé dans l’Est de la flotte à cause de notre retard, ce qui n’est pas l’idéal pour la performance. En plongeant vite au Sud, on remontait aussi au classement et on n’avait pas envie de croiser derrière les deux premiers ce qui n’est jamais bon psychologiquement

 

Aurélien Ducroz : Ensuite, on est arrivé au niveau de Madère, le vent rentre fort, c’est là que Crédit Mutuel a fait son record des 24. Donc on envoie le petit spi restant et au bout de 3 heures, il s’ouvre en deux. Il nous restait le medium qu’on a envoyé. Et là, départ au tas, c’est de notre faute, il claque aussi. Entre temps, on avait réparé le petit spi et on l’a utilisé jusqu’au cap vert. Au cap Vert, on est passé sous gennaker jusq’au Pot au noir. C’est là que Kito nous ramène. Le Pot a été long mais jamais  on ne s’est arrêté. A la sortie, on envoie le gennaker et la voile se déchire aussi. Là tu pleures parce que s’il faut finir sous génois c’est la punition. Le bateau est assez violent et il envoie des chocs très dur. Avant, c’ »tait les périphériques qui cassaient, là, c’est les voiles. Peut-être qu’un jour, on aura un bateau fiable …

 

Louis : On a appris plein de trucs en réparation de voiles. Finalement, c’est les réparations les plus grossières qui marchaient le mieux. C’est aussi comme ça que les Suisses nous ont passé. Comme on avait pris un peu d’avance sur Linkt et Made in Midi, on savait que ça ne pouvait plus bouger. On s’est beaucoup relayé pour réparer. On s’est battu ensemble, il n’y a jamais eu un mot plus haut que l’autre. On se relayait et chacun s’accrochait. Le double c’est quand même top pour ça

 

Aurélien : Il y a forcément un peu de déception et la satisfaction d’avoir fait une belle trajectoire et d’amener le bateau ici. Ce qui est cool, c’est qu’on n’a jamais lâché. On ne s’est jamais dit que c’était fini.

 

LouisOn a été les premiers à faire un bateau type scow, avec des qualités mais aussi des défauts. Crédit Mutuel a poussé le truc plus loin mais ils ont gommé ces défauts. Quand la mer est courte, ce qu’on a eu entre Canaries et Cap Vert, il ont les mêmes vitesses instantanées, mais quand ils finissent par buter dans la vague, ils ralentissent moins. Mois, je rêvais de faire 400 milles avec ce bateau, c’est eux qui l’ont fait. Eh bien, bravo !

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