L'actualité de la course

Message de la nuit : Halvard Mabire – Campagne de France (IMOCA)

Message de la nuit : Halvard Mabire – Campagne de France (IMOCA)

Si on bricolait plus souvent, on aurait moins la tête aux bêtises.
C'est vrai ça. Les vertus du travail manuel sont multiples et entre autre il est toujours gratifiant de bricoler ou de réparer quelque chose, on n'a pas l'impression de perdre son temps, même si ça en fait perdre pas mal quand on est en course. Hier soir, à l'heure de l'apéro (je plaisante...),alors que l'on s'apprêtait à profiter d'un beau coucher de soleil, le premier depuis le départ, nous avons entendu un "schtonk" assez fort qui nous signalait que quelque chose de pas très normal venait de se passer. En effet, la "ficelle" qui tient l'amure de gennaker (la pointe en bas de la grande voile d'avant qui est accrochée au bout-dehors), venait de rendre l'âme, et ça, c'est effectivement pas normal.
Ou plutôt si, étant donné que c'est un bout qui avait été neuf il y déjà un certain temps, c'est plutôt normal qu'il ait décidé de rendre l'âme. Ou plutôt il a rendu la gaine étant donné que c'est la couverture extérieure de la ficelle, la gaine, qui a lâché, cuite par les UV. Heureusement, comme nous sentions le coup venir nous avions mis une sécurité et nous avons évité le gros pépin, à savoir la voile qui se détache carrément de l'avant et qui se retrouve en drapeau. Notre gréement courant est bien fatigué. Nous avons changé ce que l'on a pu, mais nous avons encore de quoi nous occuper l'hiver en matelotage.
Aussi, je ne sais pas pourquoi, c'est toujours le truc qui se passe au moment où la nuit tombe, ou en tous cas quand il fait noir. Résultat, nous avons passé un petit moment à l'avant et Miranda a même dû aller faire un petit tour d'équilibriste en extrémité de bout dehors.
Tout c'est très bien passé et 3 heures après nous étions opérationnels à nouveau. Par contre, c'est à ce moment-là que le vent nous a lâchés et pour l'instant la nuit est aussi calme que la vitesse du bateau est faible. Mais il y a un beau ciel étoilé et il fait doux. Comme quoi on ne peut pas tout avoir. L'important est de savoir apprécier les bons moments et même si une transat est une course, c'est d'abord un beau voyage et on loupe certainement quelque chose d'important si l'on ne voit que la compétition et le résultat.
Nous allons passer au niveau des Canaries aujourd'hui. Difficile avec le vent de savoir exactement quelle va être notre trajectoire, donc je ne sais si on verra des iles ou pas. Nous vous raconterons demain.

 

Partager