L'actualité de la course

Message de la mer : Catherine Pourre – Eärendil (Class40)

Message de la mer : Catherine Pourre – Eärendil (Class40)

Bonjour à tous, tout va bien à bord d'Eärendil. Nous venons de passer l'équateur, à 30° ouest, à 430 milles des côtes brésiliennes. Nous sommes au près bon plein (69° du vent), GV haute et solent. On pourrait croire comme cela que c'est une allure tranquille, mais la nuit a été particulièrement énervante dans un vent changeant constamment en force et cela veut dire à chaque fois ajustement de l'angle au vent, ajustement des réglages de voiles, ajustement des ballasts, d'autant qu'on n'a pas trop le choix : il faut rester sur la route maintenant. C'est même parfois contre-productif de modifier quelque chose tant les changements du vent sont rapides. Encore quelques nuages perturbateurs et des forces de vent majoritairement faibles, c'est moralement éreintant, surtout quand vous cherchez à rattraper certains de vos petits camarades. Cette nuit n'a pas été très productive de ce point de vue. Mais on a encore un peu de temps avec une ETA le 15 au soir ou le 16 dans la journée suivant les fichiers de vent. En attendant, on va bouffer du près car c'est comme cela jusqu'à l'approche des côtes, soit 400 milles à des vitesses comprises entre 8 et 10 nœuds à faire le cabri dans les vagues. Pour le coup, l'état de la mer s'est amélioré. Déjà un bon point. Mais quand même, je referais bien un peu de portant. Les alizés ici sont faméliques et franchement mal orientés. C'est la vie !
On a croisé cette nuit le long d'un tout petit archipel perdu loin des côtes Penedos de Sao Pedro et Sao Paulo, à peine visible sur la carte non zoomée du bord. Un truc à attraper un coup au cœur quand on zoome et que la route du bateau passe pile poil dessus. Du coup j'y ai mis une marque pour qu'on ne l'oublie pas au plus mauvais moment. Le prochain archipel sur le chemin est Fernando de Noronha. Mais on voit bien sur la carte que c'est beaucoup plus grand. Rien que de mentionner Fernando, ça sent l'écurie, bien qu'ensuite il y ait encore plus de 600 milles à faire pour atteindre Salvador. Mais ce n'est plus pareil, on n'est un plus petit point perdu au milieu de l'océan entre 2 continents comme auparavant. On se rapproche psychologiquement des terres et des hommes. On change de monde !
Sur ce à demain.

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