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Météo : A l’ouest, du nouveau ?

Météo : A l’ouest, du nouveau ?

Alors que les Multi50 cherchent à se frayer un chemin le long des côtes galiciennes  et retardent le moment où il faudra se frotter au prochain système dépressionnaire, certains IMOCA ont préféré investir dans l'ouest.  Dans un scénario météo incertain, la tactique immédiate s'oppose à la stratégie de long terme avec des niveaux de risques très différents. Le premier verdict pourrait tomber demain après-midi ou dans la soirée à l'approche du prochain front, plus sévère que le premier.

Cap au sud !

Sans doute que les Multi50 conservent en tête la belle trajectoire du vainqueur Armel Tripon dans la dernière Route du Rhum. Sa stratégie de l’esquive avait payé et même si le scénario météo est assez différent sur cette Route du Café, force est de constater que les trois impétrants ont mis cap au sud les premiers. Avec une grande justesse pour Solidaires en Peloton ARSEP qui a viré pile au bon moment alors que le vent refusait et qu’il se trouvait en layline du DST (Dispositif de Séparation du Trafic) qu’il s’apprête à parer par l’ouest. Ca risque d’être plus compliqué pour ses deux poursuivants qui pourraient bien être obligés de virer deux fois pour ne pas rentrer dans la zone interdite. 

 

Les partisans de l’Ouest condamnés à la patience

Faire du gain sur la route immédiate ou investir pour après-demain ?  Tel se résume le scénario en IMOCA. Le gros des troupes a viré cette nuit, emmené par Samantha Davies et Paul Meilhat, premiers à pousser la barre pour se rapprocher de la route directe sur Initiatives coeur. Rapidement suivi par le gros du peloton de tête, ils ont placés Charal face à un dilemne : suivre leur route vers le sud ou accompagner Hugo Boss toujours calé bâbord amûres qui investit dans l’ouest. Sur le plan tactique, la réaction de Jérémie Beyou et Christopher Pratt d’accompagner la flotte en fin de nuit est peut-être un peu tardive mais logique. 

Car  le scénario pour les 48 prochaines heures est assez incertain. Le schéma classique d’une dépression pousse à gagner dans l’ouest pour toucher en premier le renforcement du vent mais surtout sa bascule. Or, les jours prochains, la  courbure des isobares au passage du front froid ne promet aucun changement d’angle du vent. Le flux reste canalisé au sud-ouest. Il est juste plus fort - 35 noeuds fichiers - lorsqu’on est dans l’ouest mais est-ce vraiment souhaitable sur un IMOCA dont les carènes ne goûtent pas vraiment le près ?  L’option d’Hugo Boss dans laquelle on retrouve également Bureau Vallée II qui signe un bon début de course ainsi que Maitre CoQ IV est un pari risqué.  Et contrôler le paquet semble une prudence logique de la part du leader qui minimise les pertes potentielles. 

La donne est un peu différente en Class 40 puisqu’à part le décalage Nord de Crédit Mutuel suivi par Earendil, tous les bateaux naviguent encore bâbord amures ce matin et n’ont pas encore assez progressé pour parer le cap Finisterre. Round d’observation, cette deuxième journée marque aussi une pause car le rythme très soutenu depuis le départ a mis pas mal de concurrents dans le rouge.

Le piège Portugais

 « On a du près devant nous jusqu’au 31 au moins » jugeait ce matin Christopher Pratt. Peu d’espoir donc avant le week-end de retrouver des vitesses supérieures à 20 nœuds pour racourcir la route vers Salvador de Bahia. Pour les Multi50 et IMOCA, la descente le long de la péninsule ibérique pourrait se faire à coup de petits décalages pour essayer de s’écarter petit à petit de la côte portugaise. Un petite zone de hautes pressions attend les imprudents qui voudraient raccourcir la route au large de Gibraltar, avec des vents très aléatoires mercredi. Il condamne à viser donc au large de Madère et de l’archipel Canarien pour conserver un flux correct.

C’est sans doute ce qu’ont en tête le groupe Hugo Boss, Bureau Vallée II et Maitre Coq IV qui accepte de dégringoler au classement immédiat pour se retrouver en position favorable d’ici 72 heures environ.

En attendant, le passage du cap Finisterre va être passionnant à suivre cet après-midi. Certains chercheront à passer entre le DST et la terre pour profiter de l’effet de pointe des monts galiciens mais ce sera au prix de virements plus nombreux … et ils coûtent beaucoup d’énergie aux skippers sur ces bateaux… 

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