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Multi50 : le routeur, le 3e homme

Multi50 : le routeur, le 3e homme

Ils sont deux à bord des Multi50, mais un troisième équipier les aide à terre. C’est le routeur. Parce que les Multi50 sont des bolides un peu scabreux nécessitant une veille permanente sur le pont, parce que leur habitacle n’est pas plus grand que la niche d’un chien et que le chavirage fait partie des possibles, les navigateurs ne peuvent pas passer trop de temps à la table à cartes. Les skippers reçoivent donc des infos et des conseils depuis la terre pour arriver au Brésil si possible en tête et sans casse.

Julien Villion pour Primonial, Erwan Tabarly pour Solidaires En Peloton-ARSEP et Christian Dumard pour Groupe GCA – Mille et un sourires : ce sont les trois routeurs autorisés en Multi50. Sans bottes ni cirés, chez eux devant leur ordinateur, ces hommes vivent pourtant au même rythme qu’en mer, les paquets d’eau et les manœuvres en moins. « C’est scabreux en Multi50, les mecs sont très exposés sur leurs bolides. Mon boulot, c’est de trouver les routes où Sébastien et Matthieu peuvent passer sans tout casser la première semaine et ensuite aller le plus vite possible pour rejoindre Salvador de Bahia » explique Julien Villion. Mais la communication n’est pas si simple entre la mer et la terre. « Cela peut être limpide pour moi mais expliquer une stratégie aux gars qui n’ont pas dormi ou viennent de faire une manœuvre, ce n’est pas du tout la même histoire. Il faut comprendre dans quelle situation physique et mentale ils se trouvent. » poursuit Julien.

C’est pourquoi, les skippers choisissent bien souvent un routeur qui a l’expérience de la navigation en course. Julien Villion, 25 ans, est un Figariste émérite qui connaît la musique de la course au large et le rythme éprouvant qu’elle exige. « On lui parle de notre état de forme, si on est fatigué et qu’on ne se sent pas d’empanner trois fois dans la journée, il trouve une alternative. J’ai une confiance aveugle en son travail, on se connaît bien » confiait Sébastien Rogues avant le départ du Havre.
Erwan Tabarly a une incroyable expérience du large en Figaro, en multicoque et en Imoca. « C’est la première fois que je fais ça » racontait-il au téléphone cet après-midi. « C’est super intéressant. Je n’ai pas dormi cette nuit car il y avait du vent, de la mer, et des empannages à faire entre Cherbourg et le DST des Casquets. Il fallait vraiment suivre cette sortie de la Manche » Tôt le matin analyse des fichiers, proposition et conseils via messagerie aux marins, suivi permanent, veille, c’est le quotidien des routeurs. « Je n’impose rien, je propose et ils font ce qu’ils veulent. Ce sont les pilotes, les décideurs, je propose une route optimale en ayant conscience de leur difficulté en mer. » poursuit Erwan.

Cet après-midi les routeurs bûchent pour affiner les trajectoires vers le sud ou le sud-ouest. Impossible d’en savoir plus, compétition oblige !

 

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