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Récupération : le nerf de la guerre

Récupération : le nerf de la guerre

Cinquième jour de course depuis le départ de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre, dimanche dernier du Havre, et déjà une grosse fatigue accumulée pour les 54 équipages en mer. Les petits bobos, les erreurs de jugement parfois sont intimement liés au sommeil des marins. Jean-Yves Chauve, médecin de la course, connu comme le loup blanc chez les coureurs au large depuis 1987, confirme l’importance de la récupération sur cette transatlantique marathon.

« Le cas de William Mathelin-Moreaux est significatif de l’état de fatigue en mer » explique Jean-Yves Chauve. Victime d’une luxation de l’épaule suite à un choc contre une vague, le co-skipper de Beijaflore a été contraint de rentrer au port pour se faire examiner. Le verdict est tombé : abandon obligatoire. « Les premiers jours de course, les skippers ont du mal à rentrer dans le rythme de la mer et ne dorment pas beaucoup. Peu à peu, s’il y a petites blessures ou choc, l’état de fatigue fait que ça cicatrise moins vite et avec l’humidité permanente cela peut devenir un vrai problème » poursuit le médecin de la course. Aujourd’hui, à part les Sudistes qui commencent à enlever les couches et à sécher dans cette fameuse zone de hautes pressions où le vent est faible, le gros de la flotte est encore dans la boucaille et l’humidité. « On est au près, il y a du brouillard, on a hâte de pouvoir se changer, on commence à mariner dans notre jus ! » explique Mathieu Claveau sur son Class40 Prendre la mer Agir pour la Forêt.

De 20 mn à 1h30 de sommeil

Les skippers, une fois les deux premiers jours passés en mer, s’organisent par quarts. Pendant que l’un veille, l’autre se repose. « Il y a deux phases idéales de récupération. Le minimum pour récupérer est de 20 mn, on appelle cela le sommeil « parking », le temps de plonger dans un sommeil profond. L’idéal, c’est un sommeil de 1h30 à faire trois fois par 24h » explique Jean-Yves Chauve, créateur du laboratoire du sommeil et passionné par le sujet. « Le cycle de 1h30 permet de plonger dans le sommeil profond (30mn), y rester (30 mn) et remonter (30mn), exactement comme en plongée » poursuit celui qui reste en veille à terre H24 en cas de problème humain.

Champignons et problèmes cutanés

Le sel, l’humidité et plus tard la chaleur : l’environnement est idéal pour les bactéries et les champignons. « En cas de blessure même minime, il faut faire attention, car l’environnement dans lequel il vive est propice à la détérioration. Les problèmes cutanés sont légions en mer. » A cause de leur combinaison étanche sur cette première phase de parcours, l’irritation au cou et au poignet vient rapidement et doit se soigner. Crèmes antibiotique et autres médicaments composent la pharmacie du bord minutieusement dictée par Jean-Yves Chauve. En cas de problème, les skippers peuvent le joindre pour explication et éventuellement traitement médical à suivre en mer…

 

 

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