L'actualité de la course

Compagnons de route

Compagnons de route

Le ciel et la mer changent de couleur en allant vers le sud. D’un gris comme le ciel le long des côtes portugaises, elle devient bleu profond. Et les compagnons de route, oiseaux et cétacés ne sont plus les mêmes depuis le golfe de Gascogne. Il y a deux jours au moment de dégolfer, Catherine Pourre (Class40 Eärendil) nous écrivait ce message : « Nous avons traversé un grand banc de poissons, car nous étions entourés d'une bonne centaine d'oiseaux, peut-être plus, qui tournoyaient en bandes partout autour du bateau. Je crois bien que c'est la première fois que je vois une telle quantité d'oiseaux réunis en mer. J’ai pensé au film les Oiseaux d’Hitchcock !».

Si les skippers sont concentrés sur les réglages, les manœuvres et passent près de 4 heures par jour à la table à cartes, l’observation du ciel et de la mer font partie des fondamentaux. La modernité ne remplacera jamais l’acuité des sens. Ian Lipinski et Adrien Hardy en ont d’ailleurs fait les frais hier soir : « Après avoir regardé les fichiers, nous fonçons à l'avant pour faire la manœuvre, a peine terminée, le vent est remonté aussitôt à 30 nœuds, on s'est bien fait avoir car un rapide coup d'œil à l'horizon aurait permis de voir le front arriver... Ca commence à être le problème : à force d'être tous centrés sur nos écrans, on oublie l'essentiel de nos sens ! ».

Trouver des informations dans le ciel et sur la mer pour toujours avancer plus vite, et soudain tomber sur un cétacé, un banc de poissons, une nuée d’oiseaux. C’est la magie de la mer. « J’ai vu un dos de cétacé il y a deux jours, à la nuit tombante. On a eu beaucoup d’oiseaux du large, hier, c’était beau, dans le même temps, il avait un contraste entre les orages et les éclairs, et la Grande Ourse. C’est la vraie belle nature ! » racontait ce midi à la vacation Renaud Courbon (Class40 A chacun son Everest), ivre de bonheur d’être en mer.

Certaines espèces solitaires parfois se posent sur un bateau, le temps de récupérer puis de repartir vers d’autres horizons. Ainsi, il n’est pas si rare d’accueillir en mer, un pigeon, ou comme Alexia Barrier et Joan Mulloy (Imoca 4MyPlanet) un rouge-gorge le temps de quelques heures, parfois plusieurs jours.

Dauphins, baleines, poissons volants, frégates, sternes ou autres oiseaux océaniques, les rencontres ne sont pas rares sur l’océan. Elles pimentent le quotidien des équipages. Elles sont aussi annonciatrices d’îles toutes proches, de l’arrivée des alizés. Ce matin, Antoine Carpentier disait avoir vu une tortue. Pour les marins, le poisson volant est annonciateur de la navigation dans les alizés. « On en a vu un tout petit ce matin, je dirais que c’était plutôt un lançon volant, il faisait 3,5 cm ! » confiait Halvard Mabire ce midi sur son Imoca Campagne de France, au large des côtes marocaines, étrave pointée vers l’archipel des Canaries.

Puffins, sternes, frégates, pétrels, mouettes tridactyles font partie de ces espèces océaniques croisées au grand large. Ces rencontres en mer, même en compétition, restent toujours des moments magiques qui rendent la Route du café encore plus savoureuse…

 

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