L'actualité de la course
C’est quoi le Pot-au-noir ?
Nuages, brumes opaques, averses diluviennes, orages soudains et violents, variations de vent à 90° et périodes de calme blanc qui peuvent durer plusieurs heures voire des journées entières, voilà pour la carte postale du Pot-au-noir. L’imprévisibilité est agaçante, frustrante. « On avait bien identifié les champs de vent et les noyaux de nuages, on avait bien tricoté dedans. Sous les grosses masses nuageuses, on peut avoir des calmes temporaires, mais là ça dure. J’avance à 1,3 avec 2 nœuds de vent… » racontait au milieu de la nuit Jérémie Beyou sur son foiler englué. Et Maxime Sorel d'ajouter une belle description ce matin dans un message envoyé du bord : "Le passage du Pot-au-noir est une rude épreuve mais le but est d'être prêt à accepter ce qu'il nous infligera. Souvent plus facile à dire qu'à faire, surtout quand il fait plus de 35 degrés dans le bateau et 200% d'humidité. (Je transpire juste en étant assis à la table à carte avec le clavier sur les genoux)"...
D’où vient le terme ?
Historiquement, on raconte que les trois mât-barque négriers passaient par-dessus bord les esclaves malades pour éviter la propagation dans les bateaux humides. Car dans les temps anciens, les bateaux demeuraient beaucoup moins manœuvrants et surtout peinaient à remonter au vent. Ils pouvaient passer des semaines entières collés dans cette zone au point qu’ils devaient parfois se débarrasser des animaux du bord qui devenaient fous et consommait trop d’eau pour le peu qu’il restait à bord… Les Britanniques d’ailleurs appellent cette région du globe « Horse Latitude ». En langue anglaise Pot-au-noir se traduit par « doldrums » qui veut dire « marasme ». Il se dit aussi que le terme Pot-au-noir viendrait du jeu de colin-maillard. L’expression « gare au pot au noir » permettait d’avertir la personne au yeux bandées d’éviter de tomber dans un pot rempli de goudron.