35 bateaux, façon puzzle

Jusqu’à mercredi soir, cette 13ème Transat Jacques Vabre s’apprêtait à rentrer dans les annales des Routes du Café les moins accidentelles. L’abandon ce midi de Campagne première et le chavirage de Drekan Groupe hier soir ont rappelé que traverser l’Atlantique en novembre est toujours une entreprise à risques. Les conditions météo n’ont certes rien eu d’exceptionnelles jusqu’à maintenant – un front avec 40 nœuds … Mais le rythme imprimé par les leaders et les conditions toujours ventées et instables depuis le départ du Havre, ont émoussé les ambitions de certains. La moindre avarie – voile abimée, problème informatique ou électronique – se paie cash. La fatigue s’accumule, les changements de systèmes météo transforment les pas de côté en trajectoires marquées, … Bref, les contours de la flotte sont en train de complètement se redessiner.

En Ultime, le mano a mano continue, entre Sodebo Ultim et Maxi Edmond de Rothschild, Prince de Bretagne n’ayant jamais pu suivre la cadence, handicapé qui plus est par son avarie de drisse. Même constat chez les Multi50 où les deux plus capés de la flotte FenêtréA- Mix Buffet et Arkema sont au coude à coude. Un vrai Match race qui relègue à 130 milles Ciela Village et Réauté Chocolat qui bataillent ferme de leur côté. Pour tous ces bateaux, la stratégie n’intègre plus une flotte globale mais un concurrent bien précis.

Autre paysage côté Imoca. St-Michel Virbac n’a pas abandonné la tête depuis mardi midi, arrivant à distancer SMA de 35 milles ce matin. Mais le danger vient aussi de Des Voiles et vous !, deuxième au dernier pointage, à 140 milles dans l’Est. Ce décalage n’est pas l’idéal en théorie pour la suite mais il empêche Yann Eliès et Jean Pierre Dick d’exercer tout contrôle. A surveiller aussi les débats passionnants entre Bastide Otio et Generali qui tiennent un gros rythme sur leur Imoca de 2007. En retrait, nouveau doublon avec deux foilers Malizia II et Initiatives-Cœur. Et en queue de peloton, Arnaud Boissières n’était pas étonné hier de recevoir un mail de Fabrice Amédéo, « comme au bon vieux temps du Vendée Globe ».

En Class 40 enfin, seul le trio d’acharnés constitué d’Aïna Enfance et Avenir, V and B et TeamWork 40 semble pouvoir inquiéter les jours prochains jours l’intraitable Imerys Clean Challenge. Derrière, un second paquet de cinq bateaux est emmené par Région Normandie Junior Senior by Evernex. La queue de flotte est clairement distancée « impressionnée par le rythme de tête » aux dires ce midi de Philippe Burger. Et le skipper de Gras Savoye BERGER SIMON Obportus, d’ajouter philosophe « On a encore des camarades devant et derrière, alors tout va bien ! ».