L'actualité de la course

Le repos des guerriers

Le repos des guerriers

Dans ces conditions de mer forte et de grains, les quarts sont courts. Les skippers se relaient souvent à la barre, les changements de voiles et les manœuvres impliquent d’être à deux sur le pont. Ce soir, la météo s’améliore et tous vont pouvoir récupérer. Comment gèrent-ils leur sommeil ? A quel rythme ? Où dorment-ils et comment ? Les marins nous ont raconté au Havre avant de partir et lors des dernières vacations…

Les plus mal lotis en matière de confort sont les navigateurs en Multi50. Ces petits trimarans de 15 mètres n’offrent qu’une niche dans la coque centrale pour se mettre à l’abri. « Moi, j’ai fait le choix de vivre à l’extérieur sous la casquette. On a le pouf, de quoi faire chauffer de l’eau, le téléphone est à portée de main. Ca évite de rentrer et sortir et cela permet d’être réactif » expliquait Lalou au ponton. Sur Réauté Chocolat et FenêtréA-Mix Buffet, cela se passe à l’intérieur. « On bouge un matelas en fonction de l’allure du bateau. Au portant on dort à l’arrière, sinon c’est au milieu. » racontait Erwan Le Roux. Autant dire que ça ne fait pas rêver !

Chez les maxi trimarans, l’habitacle est de plain-pied avec le cockpit, style véranda, bien plus agréable même si les m2 ne sont pas délirants. « On a deux bannettes de chaque côté et le poste de navigation (répétiteurs, électronique, ndlr) est lisible pour que l’on puisse dès le réveil avoir immédiatement toutes les infos sur le bateau : angle du vent, vitesse… ». Sur Sodebo Ultim’, c’est bannette chaude, il n’y en qu’une et on tourne !

Sommeil paradoxal primordial

A bord des monocoques, on dort soit sur un pouf que l’on déplace, soit sur les bannettes arrières. Il y a nettement plus de place, mais le confort est tout autant minimaliste sur fond de carbone ou de sandwich-mousse….

Kito de Pavant, dont c’est la 9e Transat Jacques Vabre, en connaît un rayon côté sommeil. Il a travaillé avec Bastide son partenaire sur un matelas qui permet de rester calé une fois allongé. « Quand le bateau bouge ton corps bouge et c’est limitant pour plonger dans un sommeil profond. Les muscles ont besoin de se relâcher. On a étudié que le sommeil paradoxal était celui qui permettait de récupérer. » Respirant, ce matelas à billes épouse le corps comme un cocon. « Ca change tout ! Je sais que j’ai une faculté de récupération sur 20 mn de sommeil. A deux on dort un peu plus qu’en solitaire mais bon ce n’est quand même pas broadway… » ajoute Kito qui, comme quasiment tous les skippers, quand la météo est rude, s’écroule en bottes et cirés… « La course à la voile est aussi un sport intellectuel, il y a de la stratégie, des décisions importantes à prendre. Le repos est gage de lucidité, il est primordial pour bien gérer sa course. »

Depuis le départ du Havre, certains équipages ont très peu dormi tant la course est exigeante. Des quarts d’une heure seulement, avec un maximum de 3h pour l’équipage de Eärendil.

La météo moins rude va leur permettre de récupérer. Une soupe et au lit !

 

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