L'actualité de la course

Sam Davies et Paul Meilhat :  « Chacun sait tout faire et personne n’a d’idée fixe »

Sam Davies et Paul Meilhat : « Chacun sait tout faire et personne n’a d’idée fixe »

Leur IMOCA date de 2010, mais il a été joliment remis au goût du jour cette année avec de nouveaux grands foils signés Guillaume Verdier, très typés pour le portant. Sam et Paul pensent qu’ils ont leur chance. Ils nous disent pourquoi.

Est ce qu’Initiatives cœur peut gagner la Transat Jacques Vabre ? !

Sam Davies : « Oui, nous pensons être capable de gagner la course. Sur le papier, on n’a pas le bateau le plus rapide, donc il faut jouer nos cartes, les bonnes ! Je pars avec le meilleur co-skipper que je pouvais imaginer et notre meilleur atout, c’est d’avoir beaucoup  navigué. La course au large n’est pas un sport où la hiérarchie est hyper définie. Tellement de choses peuvent se passer sur une transat… De tous les bateaux avec les grands foils, c’est nous qui avons mis à l’eau le plus tôt. Les problèmes de mise au point, nous les avons déjà eu et je sais ce qui attend certains... »

Paul Meilhat : « L’équipe a fait un super boulot. On a beaucoup navigué, on est motivé et notre projet est stable, bien ancré. Sam connaît très bien son bateau. C’est sa deuxième TJV. Pour moi, à part les nouveaux foils, il est très proche de mon ancien IMOCA, donc on le sent bien tous les deux. Le plateau est exceptionnel cette année. Dix bateaux peuvent faire un podium donc gagner la course…»

Dans le vent medium, Charal a quand même fait une démonstration dans les courses d’avant-saison … 

Paul : « Notre force par rapport aux anciens foilers est aussi notre faiblesse par rapport aux derniers sortis. Les nouveaux bateaux décollent un peu plus tôt en effet et comme ils trainent moins d’eau, ils ont des vitesses cibles plus élevées. Nous ne sommes pas les plus rapides dans la baie de Port La Forêt, mais à l’échelle de l’Atlantique, tu n’as pas tout le temps 15 nœuds et mer plate… »

Le menu météo paraît clément justement pour le départ et la descente vers les Açores…

Sam : « On part quand même traverser l’Atlantique. Rien n’est vraiment calé mais on sait déjà qu’il y aura au moins un front à passer.  Et dans les alizés, il y a de la mer, on a tendance à l’oublier. Et des grains aussi !

En avant saison, on a parfois vu des écarts de vitesse énormes, mais quand la mer s’invite dans la partie, ça lisse les écarts. Nous n’avons pas tous le même niveau de préparation. Certains ne sont sans doute pas aussi sereins que nous. »


Le projet Initiatives cœur aujourd’hui, ça représente combien de personnes ?

Sam : « Nous fonctionnons à neuf temps plein en comptant Paul auxquels s’ajoutent un stagiaire et un apprenti à mi-temps. J’ai de la chance, c’est le mieux que je n’ai jamais eu dans ma carrière en IMOCA. Nous n’avons jamais changé notre manière de fonctionner même si le budget a augmenté. David Sineau notre manager garde une vision raisonnable des choses. Chaque euro est bien dépensé avec les bonnes priorités.

Paul : « Ce qui est hyper positif, c’est que c’est une des seules équipes de cette taille à tout internaliser, avec un bureau d’études intégré. Les prestataires, voiliers, architectes, ou autres proposent beaucoup de solutions, généralement très chères et nous avons dans le team la compétence technique pour arbitrer. C’est très satisfaisant . »

Vous avez trouvé votre façon de fonctionner à bord ? Le duo est rodé ?

Sam : « On se connaissait bien avant mais nous n’avions jamais navigué ensemble. Paul s’est investi à fond dans le projet. Il est allé bien au delà de l’engagement minimum d’un co-skipper, en vue de ma participation au Vendée Globe. Notre duo est complémentaire et c’est chouette de se retrouver avec la même envie de tout maîtriser sur le bateau. Chacun sait tout faire et personne n’a d’idée fixe. C’est une richesse et j’adore partager tout ça. J’emmagasine énormément de choses en vue du programme solitaire. L’an prochain, à chaque fois que j’aurai un doute, je me dirai : « Alors, si j’étais avec Paul, il dirait quoi ? »

Paul :  « Lorsque je vais dormir, je ne pose aucune question. Les tandems plus récents vont être plus souvent à deux sur le pont et c’est souvent au bout de deux ou trois jours que les choses se jouent, justement quand certains peuvent être un peu « cramés ». Ca aussi, c’est peut-être une force… »

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