L'actualité de la course

Vivre son rêve de gosse !

Vivre son rêve de gosse !

Ils ont tous les deux moins de 18 ans et vont prendre le départ dimanche de la 14eme édition de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre en Class40. Basile Bourgnon sur Edenred en tant que co-skipper, et Martin Louchart sur #Attitude Manche comme skipper du bateau. Pour ces deux potes qui ont appris la voile ensemble à 14 ans à Granville, et qui ont tous les deux obtenu une dérogation de la part de la Direction de course pour être sur la ligne de départ, le rêve devient réalité…  Interview croisé.

Comment vous êtes-vous connus ?

Basile : Je suis venu en Normandie en 2015-2016, je cherchais un support pour naviguer. On a monté une équipe commune de jeunes pour tourner en 747. On faisait des régates en équipage sur le Tour des ports de la Manche, le Tour du Finistère.

Martin : On avait 14 ans. On a appris la course en équipage ensemble. Puis, je suis parti sur un autre bateau avec un autre équipage, nous sommes devenus concurrents. Et puis Basile est parti à La Trinité-sur-Mer. On se suivait sur les réseaux sociaux, on est toujours resté en contact. Je suivais ce que Basile faisait. 

Comment s’est monté le projet Route du café pour chacun de vous ?

Basile : Pour la vraie histoire, je suis allé au salon nautique. Martin montait déjà son projet, il le présentait au Nautic, je suis allé le voir, pour en discuter et l’encourager. Je trouvais que c’était super qu’il parte si jeune sur la Jacques Vabre. Le truc de dingue, c’est que deux mois après, Manu (Emmanuel Le Roch) me propose d’être son co-skipper sur la Transat Jacques Vabre !

Martin : Et puis, moi, quelque temps après, je reçois un message de Basile sur Instagram « Je vais peut-être faire la transat « . Deux jours après, son message était « Je fais la Jacques Vabre ! ». J’ai trouvé ça génial ! 

Basile : L’histoire est drôle parce qu’on a appris la voile ensemble et on se retrouve tous les deux sur les mêmes bateaux, des Class40 Pogo S2.

Martin : C’est le même genre de configuration en plus, car nous naviguons avec des personnes presque du même âge. 

Basile : Oui, Manu a 47 ans, il a toujours navigué, c’est ami de ma famille. Je viens chercher l’expérience dans sa maturité. En 47 ans, il y a une sagesse qui s’installe ! Nous, parfois, on va un peu trop vite. La sagesse et la fougue, cela fait un bon duo.

Vous avez eu une dérogation de la Direction de course car vous avez moins de 18 ans, comment cela se passe ?

Martin : Oui et j’y travaille depuis que j’ai 16 ans ! Je suis le plus jeune skipper, et Basile est le plus jeune participant de la course. On a quelques mois d'écart. On a dû montrer patte blanche à Sylvie Viant et à la direction de course. Il faut une autorisation parentale, une assurance, un cv nautique. J’ai eu un accord de principe mais il fallait quand même que je montre que j’étais capable de naviguer en course plusieurs jours de suite. C’est ce qu’on a fait avec Frédéric (Duchemin, son co-skipper, ndlr) sur les courses de préparation, notamment Les Sables-Les Açores-Les Sables. Sylvie Viant a donné son accord.

Basile : Moi pareil, mais Sylvie avait déjà l’expérience avec Martin. Il fallait prouver que je tenais la route ! On a fait avec Manu le défi atlantique, ensuite l’Armen Race. On a prouvé à Sylvie qu’on pouvait aller au large, ça l’a mis en confiance, elle a pris la responsabilité très gentiment de nous faire partir.

Comment vivez-vous l’approche du départ ?

Martin : Je commence à me plonger dans la météo, j’ai hâte d’y être !

Basile : En fait, j’ai réalisé déjà que je partais. Le fait de monter le projet, de naviguer en double, de se préparer… Au fur et à mesure je me suis mis naturellement dans l’idée que je partais sur la Transat Jacques Vabre.

Martin : Oui, mais je trouve que c’est parfois difficile de vivre nos rêves, de dire qu’ils sont la réalité. 

Quels sont les traits de caractères de chacun ?

Basile : De ce que je connais, Martin est très bosseur, il est très structuré, il connaît tout sur son bateau, il m’impressionne, il a une grande maturité. On a eu la même autonomie très vite je pense.

Martin : On navigue un peu pareil avec Basile, avec beaucoup de feeling. Il est très à cheval sur les détails, il a mis un mois à régler les lattes de son SL 16 ! Je dirais qu’il est perfectionniste et bon marin, ça j’en suis sûr.

Ca vous dirait de naviguer ensemble sur la Route du Café ?

Basile : Carrément ! C’est clair que l’expérience que l’on va acquérir et la jeunesse, ça peut faire un beau duo. 

Martin : Oui ! mais un peu plus tard quand même. Moi, je vais rester en Class40 car je voudrais faire le Rhum en 2022. 

Basile : Moi c’est plus en Mini 6,50 avec comme objectif de performer, sur un mini de série…

 

 

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