L'actualité de la course

"Du rêve à la réalité" grâce à la Class40

27 bateaux en 2019, et probablement plus du double cette année : la Class40 est en plein boom. Halvard Mabire, président de la classe, explique que "la prise de conscience s'est accélérée en 2020". A cette occasion, nous poursuivons aussi notre présentation des monocoques de 40 pieds inscrits à l'édition 2021 de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre.

Comment se porte aujourd'hui la Class40, qui compte un nombre impressionnant d'inscrits (déjà près de 50) ?

Halvard Mabire : Nous savions que ce moment allait arriver, mais pas forcément aussi vite, plutôt en 2023, mais les choses se sont accélérées. L'effet Covid a finalement été bénéfique : tout le monde a pris conscience que la voile est un support extraordinaire de communication, qui promeut des valeurs, qui donne une image de liberté, de prise de risque responsable, de prise en charge de soi-même. La course au large est devenue un rêve dans cette période. Et, comme la Class40 est une classe accessible, qui offre de beaux bateaux de compétition en restant abordable, elle a permis à beaucoup de passer du rêve à la réalité. 

Au-delà de ce côté accessible, qu'est-ce qui définit la Class40 ?

C'est une classe qui reste homogène, malgré le nombre. Il n'y a pas de différence délirante entre les nouveaux bateaux et les vieux bateaux. Ce qui fait que c'est plus difficile de gagner en Class40 qu'en Imoca par exemple... ou de faire des paris sur qui va gagner en Class40 ! C'est aussi un mélange très harmonieux entre professionnels et amateurs éclairés, très mixte et ouvert à l'international. C'est une vraie classe de course au large, qui permet des prototypes mais encadrés par des règles. Elle est aussi très ouverte à l'expression technique, en terme de conception et de construction, elle fait appel à beaucoup plus d'architectes et de chantiers navals que les autres classes.

Quel regard vous portez sur cette édition 2021 de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre ?

Nous sommes très satisfaits du nouveau parcours, qui risque d'être plus varié, moins "chevaux de bois". Ce ne sera pas forcément un bateau neuf qui gagnera, je suis certain que des skippers qui connaissent parfaitement bien leur bateau ancienne génération pourront jouer les trouble-fête. En terme de visibilité, je crois que la quantité de bateaux va attirer plus d'attention : il y a des fans autour de chaque bateau, donc ça augmente le nombre global de personnes qui suivent la course, il y a un effet boule de neige. Et je pense que la Transat Jacques Vabre arrive à une maturité dont on rêvait depuis des années, elle est appelée à avoir au moins la même notoriété que la Route du Rhum.

Parmi les inscrits à l'édition 2021, on retrouvera notamment Vogue avec un Crohn, le projet de Pierre-Louis Attwell. Onzième en 2019, le skipper de 24 ans, atteint de la maladie de Crohn (maladie inflammatoire chronique de l'intestin) depuis ses 16 ans, et sa devise "même malade, tout est possible" sont de retour, cette fois avec Maxime Bensa comme co-skipper. Sur la ligne de départ, on retrouvera également Redman (en photo), un des nombreux bateaux neufs (de 2020) du casting, un des projets favoris aussi. A sa barre, un double tenant du titre, rien que ça : Antoine Carpentier a remporté la Transat Jacques Vabre en 2017 en Class40 (avec Maxime Sorel) et en 2019 en Multi50 (avec Gilles Lamiré). Retour au 40 pieds cette année, en compagnie de l'Espagnol Pablo Santurde del Arco. Le duo a obtenu des résultats prometteurs jusque-là et vise une belle place en Martinique.

Au rayon des bateaux en construction et bientôt mis à l'eau, on peut citer Serenis Consulting, construit en Bretagne, pour le champion olympique de saut à la perche à Atlanta en 1996 Jean Galfione (qui sera accompagné d'Eric Péron), Clown-Hop, construit en Afrique du Sud, pour Renaud Courbon (épaulé par l'Allemand Jorg Riechers), ou encore Eora, construit à Sydney, pour l'Australien Rupert Henry (qui a choisi l'Irlandais Shane Diviney comme binôme). Preuve supplémentaire de la dimension internationale de la classe, un duo américain père-fille, Tim et Whitney Kent, qui défendront les couleurs de l'écurie familiale Kent Racing. Autre bateau à porter la banière étoilée : Concise 8, skippé par le Franco-américain Charles de Coquet et par le Néerlandais Richard Van der Veen. Retour en France pour compléter ce casting, avec Jean-Pierre Balmes et Laurent Camprubi, à la barre de Full Save, et avec Denis Lemaître et Frédéric Duchemin, à la barre de Idées Large. Sans oublier Terre Exotique, une monture de 2004, qui devrait être le plus vieux bateau de la catégorie, skippé par Georges Guiguen et Morgann Pinson.

Partager