L'actualité de la course

Du cap Finisterre au Cap Vert 

Du cap Finisterre au Cap Vert 

1800 milles séparent ce matin les premiers Ultimes des derniers Class40. Si les premiers équipages de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre cogitent sur le meilleur point d’entrée dans le Pot-au-noir qu’ils devraient atteindre demain, les derniers se retrouvent à nouveau bloqués dans cette cellule anticyclonique qui les fait souffrir depuis les premiers jours. Après six jours de course, les premiers signes d’usure apparaissent à bord des bateaux et la fatigue met les marins à rude épreuve. 

Imoca : chaud devant 

Ça bombarde vers le sud et c’est le nouveau plan Verdier 11th Hour Racing Team - Mālama, mis à l’eau en août dernier, qui fut le plus rapide de la flotte ces dernières 24 heures avec près de 427 milles parcourus. L’écart se réduit en tête de flotte et des matchs se dessinent à tous les étages.  Ils sont désormais six à se battre aux avant-postes (LinkedOut, Charal, Apivia, Initiatives-Coeur, Arkéa Paprec et 11th Hour Racing Team - Mālama) à l’approche des Canaries, dont le passage s’annonce déterminant. Joint à la vacation ce matin, Charlie Dalin (Apivia) nous explique. “Nous allons décider où nous allons passer en fonction des dernières prévisions météo. Ce n’est pas forcément simple car il y a les dévents à gérer, des zones de vent faibles, des accélérations, des bandes dans lesquelles nous n’avons pas le droit de naviguer, du trafic, il faudra prendre en compte tout cela dans nos choix.” Un programme bien chargé donc pour les marins qui travaillent d’arrache pied sur leurs machines pour ne pas laisser s’échapper l’opportunité de s’échapper par devant pour les uns, de rattraper les premiers pour les autres. 

 

Ocean Fifty : le jeu des îles 

Les passages des îles sont une partie cruciale de cette descente vers l’équateur. L’option prise par Koesio à Madère avait permis au 50 pieds violet de s’échapper et prendre une avance de plus de 50 milles sur ses concurrents. A ce jeu, c’est Primonial qui fut vainqueur aux Canaries avec le choix de faire un long bord de tribord dans l’ouest avant d’empanner direction le sud, évitant ainsi le dévent des îles espagnoles qui s’étend actuellement sur plus de 100 milles. “Nous sommes contents du décalage latéral. Erwan (Le Roux - Koesio) a pris un risque entre les îles que nous comptons bien exploiter avec Primonial ! Ils ont eu de la réussite quand nous nous en avons eu moins avant Madère, les écarts étaient impressionnants et flippants ! Mais le jeu des îles se réouvre !” explique Thibault Vauchel-Camus dans un mot du bord envoyé cette nuit. “Le décalage est ou ouest pourrait être décisif pour aller chercher le point d'entrée du Pot-au-noir.” ajoute-t-il. 

 

Ultime : cap sur le Pot-au-noir

Le tandem Charles Caudrelier / Franck Cammas file bon train toujours bâbord amures cap au sud vers la zone de convergence intertropicale dans laquelle ils devraient rentrer au fur et à mesure à partir de demain. Aussi, le programme du jour pour les quatre duos de tête sera de trouver le meilleur point d’entrée dans cette zone synonyme d’instabilité. Derrière, Thomas Coville et Thomas Rouxel ont repris leur course hier et accusent un retard de 480 milles sur les leaders. Les deux marins, évidemment marqués et frustrés par cet incident, racontaient. “Nous avons eu envie de continuer, donc nous sommes repartis et quelques heures après nous étions à 30 nœuds dans les alizés. Nous sommes évidemment frustrés, mais super contents. Frustrés car nous sommes des compétiteurs, mais nous nous sommes vite dit que nous avions beaucoup de chance de faire cette transat, nous devions aussi continuer pour toute l’équipe qui a œuvré pour cela et pour tous ceux qui nous soutiennent. Nous sommes poussés par quelque chose qui nous dépasse, au-delà du métier ou de la compétition.” Une course pour l’instant entre parenthèses pour Sodebo Ultim 3, mais la route jusqu’à Fort-de-France est encore longue.

 

Class40 : Retour du vent

Les premiers 40 pieds glissent enfin vers le sud dans les alizés portugais. La flotte des 40 pieds n’osait même plus l’espérer tant les conditions jouaient avec leurs nerfs depuis le départ. Dans un message reçu depuis Banque du Léman, le duo nous explique la situation. “Certains bateaux sont revenus ou reviennent très fort de derrière aussi ! Le vent devrait gentiment commencer à se calmer bientôt, ça fera aussi du bien de retrouver des bateaux un peu plus vivables, je sens qu'il va y avoir des grosses siestes à bord ces prochains jours car nous sommes beaucoup à avoir entamé un peu les réserves !” Les conditions qu’ils ont dues affronter ces six derniers jours étaient épuisantes et le retour du vent signe le début d’un rythme plus stable à bord. Plus au nord, alors qu’ils étaient nombreux à s’être décalés dans l’ouest de la dorsale, ils ne sont plus que deux. Serenis Consulting et E. Leclerc Ville-la-Grand n’ont pas pu prêter de la porte de passage dans la dorsale pour rejoindre les vents portants et se trouvent donc à nouveau englués et pourraient ne pas rejoindre le peloton de suite.

 

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