L'actualité de la course

Jean-Pierre Dick et Yann Eliès : le grand debriefing

Jean-Pierre Dick et Yann Eliès : le grand debriefing

Une lumière dorée, un Imoca à foil qui se cabre et qui glisse dans la baie de Tous les Saints, une foule de spectateurs au pied du phare de Barra, une nuée de bateaux accompagnateurs... le spectacle de l'arrivée de St Michel-Virbac fut grandiose, presque magique. Jean-Pierre Dick et Yann Eliès hilares de bonheur nous ont conté leur course et la façon dont ils ont poussé leur machine dans ses retranchements.

Jean-Pierre Dick, skipper de St Michel-Virbac

« On a eu une avarie assez sérieuse pendant la course, on a déchiré notre grand spi. Donc on s’est retrouvé aujourd’hui à tirer des bords dans du petit temps, on a beaucoup discuté. Ce n'est que du bonheur d’arriver là avec Yann et une quatrième victoire c’est fabuleux ! C’est la fin d’un cycle un peu douloureux pour moi, après un chavirage, une perte de quille sur le Vendée Globe… Les choses positives reviennent, on a bien bossé avec Yann toute l’année, on est fiers, le résultat est beau et nous fait plaisir.

J’ai laissé de l’énergie au début surtout. J’ai eu du mal à dormir les premiers jours à cause du bruit, de l’adrénaline. Yann m’a bien relayé, il a joué son côté marin. Au fur et mesure, on s’est chacun recalé à notre manière. J’ai réussi à canaliser mon énergie. Nous avons pris les bonnes décisions en termes de stratégie, moi plus sur le côté rationnel, et Yann avec son côté tranchant et son intuition. On a fait un beau boulot de duo. On a apporté beaucoup d’intensité dans la bonne marche du bateau. »

Yann Eliès, co-skipper de St Michel-Virbac

« Je suis fier du trait que l’on a fait. On a fait une belle trace qui est courbe parfois et parfois rectiligne. J’en suis fier. Paul Meilhat l’a reconnu dans une vacation, il disait qu’on a fait la plus belle trajectoire, c’est vraiment sympa de l’avoir dit. On a une machine incroyable avec laquelle on a cravaché surtout en début de course. On voulait montrer qu’on avait le couteau entre les dents surtout dans le front. On est parti au combat dès le passage du front et c’est là qu’on a fait la différence, on a tapé dedans. C’est Jean-Pierre qui a donné le tempo. »

Jean-Pierre

« Notre grande force était la confiance dans la machine. Déjà devant Barfleur, on était à fond la caisse dans les courant de 9 nœuds avec 30 nœuds de vent. On a fait un planté, je pense que Malizia II va s’en souvenir. Je veux remercier mon équipe. C’est un vrai plus de pousser tout le temps la machine. On n’a pas eu d’avarie majeure à part cette perte de spi. J’imaginais cette course parfaite avec Yann. C’est fabuleux d’arriver à faire ça. Une quatrième victoire c’est génial, j’aime cette course, le coté duo. »

Yann

« Je savais que la difficulté de Jean-Pierre, c’était de dormir en début de course. J’étais aux petits soins avec lui, à m’occuper de lui. Jean-Pierre est très généreux dans l’effort, mais il ne fallait pas qu’il se mette dans le rouge. C’est là où j’ai palier ces difficultés à dormir. J’ai l’impression qu’à chaque fois qu’il embarque quelqu’un, ça fait un couple idéal. Et pourtant, on est tous des caractériels ! Jean-Pierre est la cheville ouvrière de ce bon fonctionnement. Le couple est parfait parce qu’il y a la gagne au bout. Ceux qui galèrent dans le Pot au noir, je pense que c’est loin d’être parfait ! »

Jean-Pierre

« On est quand même deux vieux garcons, mais professionnellement, ça fonctionne bien. Moi je cherche ma frontale des heures dans le bateau, je pique celle de Yann. Il y a peut-être un coté énervant de vivre avec moi !

Yann

"Ce qui est beau, c’est la réussite sportive et derrière il y a un autre projet, celui de faire le Vendée Globe. Jean-Pierre m’offre sur un plateau beaucoup de choses comme de disposer de cette machine et d’intégrer son équipe. Je serai plus pilote que manager de mon projet, il va falloir que je m’adapte ! Je m’apprête à tout donner pour être à la hauteur des ambitions de Jean-Pierre et de son équipe.

Derrière nous, c’est la nouvelle génération :  Paul Meilhat, Gwénolé Gahinet, Morgan Lagravière et Eric Peron. Ils ont super bien navigué surtout SMA parce qu’ils n’avaient pas un bateau qui allait vite au reaching. A machine égale, on aurait eu un match serré. Morgan et Eric ont souffert, je pense, du manque d’entraînement. Il y a eu une belle bagarre, surtout SMA qui a fait une super course, ils méritent cette deuxième place. »

Jean-Pierre Dick

« On a perdu le spi après le Cap Vert. On a fait des supers runs avec !  C’était un déficit qu’il a fallu gommer et positiver, surtout dans le Pot au noir. On sentait SMA plus rapide que nous. Finalement le petit spi a fait le job. »

 

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