L'actualité de la course

Isabelle Joschke et Pierre Brasseur : Le grand debriefing

Isabelle Joschke et Pierre Brasseur : Le grand debriefing

Ils n’arrivent pas à Salvador de Bahia à la place espérée mais ils veulent retenir de leur Transat Jacques Vabre ce qu’elle a de positif. Après dix jours de course à ferrailler avec les meilleurs, Isabelle Joschke et Pierre Brasseur ont été plus qu’à la hauteur de leur première transat en Imoca. Reste évidemment ce Pot au noir, point de bascule, loterie ou petit cauchemar comme on voudra. Ils en parlent beaucoup évidemment, mais la tête froide et le regard tourné vers l’avenir.

Isabelle Joschke, skipper de Generali (Imoca)

« Il y a eu une course dans laquelle on s’est vraiment éclaté et puis il y a eu un arrêt buffet dans le Pot au noir qui a vraiment été difficile car on avait l’espoir de terminer la course avec les bateaux de tête contre qui on bataillait depuis le début. Avec le Pot, tous les espoirs se sont envolés. En ressortant, il y avait des bateaux qui étaient devant nous alors que quelques jours avant, ils étaient derrière, donc on a retrouvé notre motivation. Ca nous a fait un challenge, on s’est dit qu’il n’était pas question d’en rester là et du coup, ça nous a bien motivé pour donner le meilleur de nous-mêmes. Ca fait trois courses en une, on a tout gagné !

 

Pierre Brasseur, co-skipper de Generali (Imoca)

La première partie, c’était formidable, on était dans le match avec les autres, bien en phase tous les deux, c’est ce que je vais retenir de la course. Après dans le Pot, on change de mode, heureusement qu’il y avait des bateaux pour se raccrocher un peu à la compétition sur la fin.

 

Isabelle :

C’était exigeant, c’était difficile, j’ai trouvé que c’était parfois un peu effrayant, on est allé chercher des limites du bateau qu’on ne connaissait pas et nos propres limites aussi . On s’est régalé, on a fait tout ce qu’on pouvait, des fois c’était un peu olé olé, je crois qu’on peut être content de nous sur cette partie là.

En fait, dans le Pot au noir, il y a des nuages qui arrêtent le vent. Là, c’est l’arrêt buffet. On savait que le Pot regonflait quand on passait. Peut être qu’il y aurait pas les deux trois premiers nuages, ça regonflait derrière nous. On a été poursuivi par les nuages, on s’est dit que c’était une malédiction, il y a une part de loterie

 

Pierre :

On a essayé de debriefer cet épisode et on va le refaire à froid mais je suis même pas sûr qu’il y ait des leçons à tirer de ça . Il y a des nuages maudits, on en a eu un , deux  ou trois, c’est le jeu du Pot au noir,  des fois ça passe, des fois ça passe pas.

On garde la satisfaction de ramener un bateau en parfait état, il a été bien préparé, on a rien cassé, chapeau à l’équipe. Là dessus, on est à 100%

 

Isabelle :

Ca a été une très grosse déception, dure à encaisser. Mais on a eu plein d’autres satisfactions, des moments formidables, on s’est régalé de naviguer sur ce bateau du début à la fin. Il y a eu des moments de dingues, autant dans les alizés portugais que là dans l’ alizé du Sud-est. Il faut juste faire abstraction de cette partie difficile, mais franchement notre objectif, c’était déjà de terminer, avec un bateau entier. On est à Bahia, on a appris plein de choses, on connaît très bien le bateau, c’est très positif.

 

Pierre :

On a été complémentaires. Le Pot au noir, c’est une sacré épreuve, 4 jours. On a gardé notre calme, on a jamais craqué, ça peut aller vite quand même. Entre nous, ça a vraiment bien fonctionné.

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