L'actualité de la course
Maxime Sorel et Antoine Carpentier (V and B) : le grand débriefing.
Maxime Sorel, skipper de V and B (Class40)
« Merci pour l’accueil sur la ligne, c’ était un truc de malade ! La victoire est magnifique par ce qu’il y a deux concurrents exceptionnels derrière nous. On part du Havre ensemble, on arrive au Brésil ensemble, tout se joue la dernière nuit. Ils ont fait un boulot de dingue et nous aussi. Dès le départ, ça a été sympa, on était content de passer la bouée en tête à Fécamp. On s’est dit « y aune bataille de gagnée, maintenant c’est la guerre ! ». Mais on a eu plein de moments de désespoir. A la pointe Bretagne, on cassé une cloison ; on a appelé Sam Manuard l’architecte qui nous a conseillé pour réparer. On s’est dit que si on voulait que ça tienne, fallait attendre. On est resté trois heures à voir les concurrents passer. C’était dur, on s’est posé, on a bu un café sur les conseils de Sylvie Viant. Quand on est reparti, on avait 50 milles dans la vue. Après, ça nous a peut-être aidé. Parce qu’on a pas tiré à fond sur le bateau.
Antoine Carpentier, co-skipper de V and B (Class40)
Oui, il fallait lever le pied parce que la mer était mauvaise, c’est là que plusieurs bateaux ont cassé. On est arrivé à revenir dans la match petit à petit avec une journée dantesque, c’est là qu’on claque le record des 24 heures. Ca nous a mis un bon coup de boost. On en parlait avec Maxime et en ouvrant les mails le lendemain on a vu qu’on avait fait 377 milles en 24 heures.
Maxime :
« Pendant ce record, on a cassé le spi medium. On est passé sous Code 5 à la fin, donc on aurait pu faire encore mieux . On savait que cette voile allait nous servir à d’autres moments de la course donc notre joie était partagée. »
Antoine :
« Moi, j’avoue que je me suis fait un peu peur sous spi pendant le record, on a sorti deux fois les safrans de l’eau, c’était limite de faire un soleil. J’étais pas trop fier. On était dans des claques à 38 nœuds avec GV 1 ris et un spi de 160 m2. Faudra s’arracher pour le battre ce record ! »
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Maxime :
« Ensuite, ans les images fortes, il y a eu le Pot au noir, très dur quand même. On l’a moyennement vécu. A la sortie, les alizés étaient très refusant et comme on a un Code zéro très grand, on ne pouvait pas exploiter le potentiel du bateau. On a beaucoup tiré sur le bateau. Le bateau a eu mal. Nous, c’est secondaire. Quand on vous voit là, on est prêts à recommencer. »
Antoine :
« A la fin, on naviguait à vue avec Aymeric et Arthur et on est arrivé à créer une position un peu favorable, On a été patient, on savait que ça allait payer. On avait un plus grand spi qu’eux et on glissait mieux. Ils ont essayé d’aller nous chercher un peu tard peut-être
L’avantage qu’on avait c’ était de s’être entraîné tous les quatre à Lorient Grand Large. Donc on connaissait les voiles des uns et des autres, les points forts les points faibles. Ca a aidé dans la tactique. Amener les gens là où on sait qu’ils vont peiner, c’est plus facile ».
Maxime :
« On a compris qu’on avait gagné au phare de Barra. Il reste 3 milles, on contrôle Et puis à un moment donné on a arrêté de regarder derrière parce que vous êtes arrivé. »
Antoine :
« C ’est une classe homogène. On l’avait dit avant de partir, la moitié du plateau pouvait gagner la course. Après, les bateaux de nouvelle génération vont bien plus vite au reaching. On a une pensée pour Phil et Pablo parce qu’ils n’ont rien pu faire. On a passé la journée à le doubler tranquillement dans l’alizé, on allait 1,5 nœuds plus vite. On a pas osé prendre la VHF de peur que ce soit mal perçu. Phil et Pablo ont fait une nav de dingue. Ils mettent beaucoup de rythme. Sortir en même temps qu’eux du Pot, on savait que c’était bien. Même dans l’alizé de Sud après, ils ont tenu un moment. »
Maxime :
« En 2015 avec Sam, avec ce bateau, on fait deuxième contre Yannick Bestaven et Pierre Brasseur. Cette année, c’est un peu la même chose pour Aïna. C’est la première année de leur projet, nous c’est notre seconde. Ils ont eu moins de recul notamment pour travailler leurs voiles. Ils ont une bonne marge d’évolution. Leur bateau va très vite. Il a fallu qu’on s’arrache vraiment pour aller les chercher. »