L'actualité de la course
Aymeric Chappellier et Arthur Le Vaillant (Aïna Enfance et Avenir) : le grand débriefing
Aymeric Chappellier, skipper d’Aïna, Enfance et Avenir (Class40)
« On est à fois content d’être là et très déçus. On a été dans le match jusqu’au bout, ça se joue à deux trois petits détails. U petit manque de lucidité et les aléas de la course. Chacun a eu les siens, nous les nôtres, peut-être un peu plus que V and B… »
Arthur Le Vaillant, co-skipper d’Aïna, Enfance et Avenir (Class40)
« Une dernière nuit épique, entre un filet, un spi dans l’eau, on a perdu beaucoup de terrain
Aymeric :
« Au coucher de soleil hier soir, tout allait bien. 5 milles d’avance, le concurrent dans l’axe, Arthur à la sieste, moi en train de régler le bateau et tout d’un coup PAN, la drisse qui lâche et tout le spi dans l’eau. Arrêt direct, remonter le spi a été compliqué, on l’a sauvé pour rester dans le match. En passant sous petit spi, on naviguait plus haut, donc on coupe le contact avec V and B. Deux heures plus tard, on prend un filet et ce matin, en voyant les positions toutes les heures qui montraient qu’on allait moins vite, on a mis beaucoup de temps à comprendre qu’on avait encore 4 mètres de filets dans la quille qu’on ne voyait pas à l’endoscope. On a manqué de lucidité. Comme disait la phrase de Nelson Mandela qu’un ami m’a envoyé, « je ne perds jamais, je gagne ou j’apprends »
Il y a beaucoup de choses positives, on a eu la maîtrise de notre course, on a su attaquer quand il fallait, être sur le frein quand il fallait, on n’avait rien cassé. Ca restera quand même un grand moment de voile »
Arthur :
« Les grandes images qu’on gardera de la course, c’est le passage du chenal du Four dans les cailloux, c’était épique. On a fait la visite guidée de tous les cailloux de la Bretagne. Le cotentin, le Four, le chenal de Molène. Et puis l’arrivée au Brésil, magnifique. C’est ma première en Amérique du Sud. Les plages magnifiques avec cette eau turquoise, des levers de lune comme jamais, les poissons volants, des étoiles de folie, du plancton phosphorescent avec les dauphins. Et puis l’océan, ce monde désertique qui est immense et sublime. »
Aymeric :
« Y a pas que le but dans la vie, il y a aussi le chemin parcouru pour y arriver. Au bout, il y a notre association Aïna Enfance et Avenir. Avec la bataille qu’on a eu, ça met en lumière l’association pour le public. Et puis, il faut citer tous les partenaires qui ne sont pas sur la coque : Le groupe Picoty, Taupin, Brétéché, Vert import, Réalité qui sont là et nous permettent de porter haut les couleurs de l’association. Le bateau est très bien construit, il est formidable. Merci à Nicolas Groleau de JPS qui l’a construit et Sam Manuard qui l’a dessiné.
On a encore beaucoup à apprendre sur ce bateau. On a vu que notre quasi sistership V and B était un peut plus à l’aise dans le vent fort . On peut encore pousser certains boutons, on a beaucoup appris. Mais c’est sur que les 17 minutes d’écart à l’arrivée se jouent beaucoup sur l’expérience du bateau. Faut continuer à travailler, on apprend.
C’est dommage que l’anglais se soit fait larguer, ça aurait pu faire un match à trois sur la fin. Avec Teamwork et V and B, on s’est entraîné tous les quatre ensemble à Lorient cette année. Là ça nous fait un speed test de 17 jours. Parfois à la VHF pendant le Pot au noir, je leur faisais l’entraîneur, « allez toi Justine, tu te recales, toi Phil aussi, mais Phil il n’en fait toujours qu’à sa tête et il part 20 milles dessous. » Je blague, c’est un clin d’œil. C’était quand même incroyable de se retrouver à vue à trois bateaux dans le Pot au noir. »
Arthur :
« On n’a pas vu passer la régate ; Tu prends le rythme. On voyait toujours des mecs attaquer, alors on attaquait aussi. Au début dans le vent fort, on se disait, mais non, c’est pas possible et on a réussi à tenir le rythme !