Une course à deux visages

Ce soir les scénarios sont à l’opposé entre ceux qui naviguent 750 milles dans l’ouest à la latitude de Vigo (Hugo Boss, Maître CoQ, Malizia II – Yacht Club de Monaco, Prysmian Group, Bureau Vallée II) et ceux qui profitent des effluves pimentés de la côte marocaines. Incroyable 14^e édition de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre ! Deux courses en une se déroulent en ce moment sur l’échiquier Atlantique. Ceux qui sont à l’ouest naviguent encore au près par 25 nœuds de vent dans une mer formée, les autres, en approche des Canaries, commencent à sentir vibrer leur tableau arrière poussés par l’alizé de nord-est. Thibaut Vauchel-Camus et Frédéric Duthil sur Solidaires En Peloton – ARSEP sont clairement ce soir dans le train qui va les mener vers le sud-ouest et le Pot au Noir : plus de 17 nœuds au compteur, voiles débridées, veste de quart rangée au fond du bateau.  

Mais, les dés ne sont pas complètement jetés à y regarder de plus près. D’abord, pour les gars du sud, la route est longue car ils sont positionnés très à l’est et vont devoir beaucoup manœuvrer : empannages sur empannages dans des conditions toniques, car les alizés ne sont pas du tout un long fleuve tranquille. A l’ouest, certes il y a du retard, mais ils sont à l’ouest, donc gagnent tout de même quelques degrés de longitude… Et pour eux, tout est une histoire de timing car samedi dans l’ouest de Madère, ça passe ! Diantre ! On se plait déjà à imaginer un rapprochement possible à l’entrée du Pot au Noir… C’est toujours comme ça dans une course à la voile, chacun y va de son avis. Mais la voile reste un sport où l’incertitude est omniprésente.

Pour l’heure, le match est grandiose en Multi50 avec Primonial qui prend les commandes au classement de 20h. Chez les Imoca, Apivia et Charal se tirent « une bourre » incroyable avec seulement 1 mille d’écart, du côté des Class40, Made in Midi toujours en tête réalise pour le moment la course parfaite… Ils sont raison de prendre le maximum, avant que les nez ronds se fassent la malle dans les alizés ! Ils ne dorment pas beaucoup les marins en mer, et bien nous non plus…