L'actualité de la course
Freeride dans les alizés !
470 milles avalés depuis 24h pour le tandem Gilles Lamiré/Antoine Carpentier sur Groupe GCA – Milles et un sourires, avec une vitesse moyenne de près de 20 nœuds, et 25 nœuds ce soir à 250 milles de l’archipel du cap Vert. Ca bombarde ! L’écart se creuse au classement par rapport à la route directe avec 30 milles d’avance sur Primonial et 60 milles sur Solidaire En Peloton – ARSEP. Décalés en latéral, avec chacun des trajectoires qu’ils vont devoir faire obliquer vers l’ouest un jour ou l’autre, les trois équipages ne boudent pas leur plaisir, comme le dit Matthieu Souben à bord de Primonial : « C’est du tout shuss dans les alizés ! ».
N’empêche que sur ce genre de bolide de 50 pieds, il faut bien s’accrocher. A la barre au maximum, les gars en veille sont sur le qui-vive en permanence. La coque au vent se lève, les safrans vibrent, le sillage est comme tranché au couteau. Du pilotage de haute voltige… Les Multi50 devraient atteindre le Pot-au-noir dans la journée de mardi. Pour l’heure, cette zone de convergence intertropicale et ses effets de vents erratiques, parfois forts et parfois mous, n’est pas encore très claire. Difficile de dire ce soir, à quelle sauce les premiers de la flotte des Mutli50 vont être croqués ! Dans moins de trois jours, ils devraient naviguer dans la marmite.
Du côté des Imoca de tête, la nuit va être stratégique. Ca empanne (changement de côté vent arrière) dans tous les sens pour s’extirper du long dévent de l’archipel volcanique des Canaries. 323 milles en 24 heures pour le binôme de tête Beyou/Pratt sur Charal, ce n’est pas dingue mais sur ces allures très vent arrière, le foiler n’a aucun avantage, c’est le cerveau qui prime. Charal premier certes, mais les bateaux à dérive sont là, et prêts à attraper chaque morceau perdu. Dans la bonne ambiance et la régate à fond, on profite de ces alizés : « Ce soir c’est Tagine et crème au chocolat, avec un œil sur l’écran » raconte Yoann Richomme sur Apicil. On peut faire confiance à l’excellent double vainqueur de la Solitaire du Figaro.
Enfin, derrière, à bord de Groupe Setin (probablement celui qui aura le plus souffert de la dorsale anticyclonique synonyme de vent absent), ça redémarre ! Le pire du pire dans cette histoire revient à ceux qui avaient choisi l’ouest sitôt doublé la pointe de Bretagne ! Maître CoQ plafonne à 4 nœuds tandis que Advens For Cybersecurity avance à 11 nœuds, lui qui avait pris une route moins tranchée…
Du côté des Class40, Ian Lipinski et Adrien Hardy sur Crédit Mutuel affichent une avance de 12 milles sur Leyton et Aïna Enfance & Avenir, et constatent encore un peu plus que leur bateau à nez retroussé a une capacité hors normes à avaler les milles aux allures débridées : « C’est génial, il va vite, ne mouille pas, c’est un immense bonheur de naviguer sur ce bateau ».
Rappel :
Temps de référence Le Havre-Salvador de Bahia (2015)
Class40
Maxime Sorel/Antoine Carpentier, V and B : 17j 10h 44mn
Imoca
Jean Pierre Dick/Yann Eliès, St Michel Virbac : 13 jours 7 h 36 mn
Multi50
Lalou Roucayrol/Alex Pella, Arkema : 10 jours 19h 14 mn