L'actualité de la course

Message de la mer : Frédéric Duchemin – #AttitudeManche (Class40)

Message de la mer : Frédéric Duchemin – #AttitudeManche (Class40)

Coucou les amis,
Hier, nous avons abordé le fameux  Pot-au-noir. Pour Martin et moi, c'est une première voire un baptême. Cette zone tropicale est très caractérisée. Elle est difficile à traverser tant les systèmes météo sont complexes et erratiques.  Franchir ce couloir de 600 km est un casse-tête pour nous et nous ne sommes pas les seuls ! De manière générale, il y fait chaud, environ 30°. Le ciel est couvert un peu comme un mois de novembre en France (oh pardon je ne voulais pas...), avec, çà et  là, quelques trous de ciel bleu. A l'horizon d'immenses tâches sombres témoignent de l'arrivée prochaine d'un grain. Ce sont des cumulonimbus. Vent et trombes d'eau sont au programme !
Depuis le début de la course, nous vivons sur l'eau, à l'abri dans notre petit nid pas douillet. Notre coque de noix nous isole et nous protège. Parfois même, lors de brefs instants, nous nous surprenons à oublier que nous sommes en mer !
Dans le Pot-au-noir, l'eau est partout, sous nos pieds, dans l'air que nous respirons, la moiteur ambiante nous accompagne jusque dans notre duvet. Nous ne pouvons plus échapper à notre condition. Le liquide est partout, nous sommes liquides ! Et nous le resterons !
Ainsi donc nous vivons des successions régulières de calme et de forts coups de vents.
Les successions calmes, je parle du vent, pas de l'état de la mer. Celle-ci est agitée, les vagues sont courtes et abruptes. Elles secouent le bateau sans défense comme un vulgaire panier à salade. Les voiles battent à tout rompre, nous n'avons pas le choix, il faut attendre les prochaines bourrasques. Celles-ci arrivent sans prévenir, le vent passant de 6 à 30 nœuds en quelques minutes. Pour un terrien, cela ne dit pas grand-chose, alors pour vous aider à comprendre,  il faut savoir que la force développée par le vent est au carré de sa vitesse. Là, je vois bien, je vous embrouille mais attendez la fin- cela veut dire que pour une vitesse de vent multipliée par  5, sa force sera elle multipliée par ........X 25.  Hors, la surface des voiles est proportionnée à la force du vent ! On comprend aisément, qu'il soit urgent de réagir pour réduire la toile, sous peine de voir le bateau se coucher et le risque de déchirer les voiles. Pas le temps d'enfiler un ciré, il faut réagir vite. Ces bourrasques étant associées à des pluies diluviennes, nous sommes bons pour une douche magistrale. Ceci dit au bout de 2 semaines sans, qui s'en plaindrait ?  Puis le vent baisse le bateau redevient la proie des vagues. Ces phases vont se répéter ainsi durant 24 h.
Aujourd'hui les conditions ont légèrement évolué, Eole brille toujours par son absence, et là, je trouve qu'il y a des limites à la politesse ! Nous laissé tomber à quelques jours de l'arrivée alors même que les cacahuètes sont déjà servies sur le buffet d'arrivée est purement scandaleux! La mer s'est lissée et les sautes de vent sont moins violentes. Nous sentons la fin du Pot-au-noir arriver, en route vers de nouvelles aventures : le passage de l'équateur !

 

 

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