Message de bord / IMOCA Vivo à beira 12 novembre 2017 à 07:34:07 UTC−3

Dans quelques heures, nous bouclerons notre première semaine en mer. Nous filons en ce moment une douzaine de nœuds dans un flux modéré (14/15 nœuds) de NE sur une mer belle. Apres un début de course venté, les deux derniers jours nous ont permis de nous reposer, de savourer nos premières douches d’eau douce et de relire Romain Gary. Toutes les excuses sont bonnes pour reléguer au fond des sacs de nourriture les plats lyophilisés pourtant sélectionnés avec soin : nous leur préférons pâtes alimentaires avec leurs petits légumes (en boite) ou simplement « al pomodoro e parmigiano ». Les fruits frais des Halles du Havre, les fruits en salade ou en compote complètent un régime atlantique très « méditerranéen ».  Nous travaillons notre ligne autant que nos VMG : bientôt les plages brésiliennes…

 

Pour le novice du bord, les enseignements ont été nombreux : le mal de mer est soluble dans le temps ; une douche comprend 1.5 litres d’eau douce et quelques seaux d’eau de mer ; l’hydro générateur est le meilleur ami de l’homme (il permet de charger les batteries du bord en silence, batteries qui permettent à leur tour de dessaliniser l’eau de la douche salvatrice) ; un bateau dérivant à 0.5 nœuds au large des Canaries est forcément un bateau de scientifiques britanniques ; les bottes, ça ne sert à rien, les chaussettes étanches en revanche devraient, elles, être obligatoires ; après deux jours humides, bruyants, confinés dans la cabine (la faute à des alizés portugais « on steroid »), on a pour les gaillards du Vendée Globe une pensée affectueuse et le respect des aficionados ; on ne peut pas être totalement humain et passer à la latitude de Marrakech sans rêver d’une pastilla au pigeon ou de carottes au cumin ; Yoann a, in fine, toujours raison.