L'actualité de la course

5h du mat’ j’ai des frissons…

5h du mat’ j’ai des frissons…

Yeux collés, bottes encore aux pieds, duvet légèrement humide juste posé par-dessus le pantalon de ciré, il faut ouvrir les yeux et ne pas se poser de questions. Faut y aller ! Il y a de l’air et ça tape pas mal contre la coque. Ca sent le café, mon coloc’ est sympa… Se lever, enfiler la vareuse étanche et prendre 30 secondes pour se refaire le film d’avant le plongeon dans les profondeurs du sommeil récupérateur. Echange rapide avec le co-skipper sur la façon dont le bateau se comporte, le vent qui adonne où fait des siennes, la route que l’on s’est fixée depuis quelques heures et l’éventuel empannage à prévoir. Un œil sur l’écran, sur les dernières images satellites… A toute à l’heure, je veille.

Ca se passe comme ça en mer. Les quarts de jour comme de nuit sont le quotidien des marins. Quand les skippers racontent et disent « On ne lâche rien », c’est bien de cela dont ils parlent. Etre « au taquet », en permanence, ne vivre que pour le bateau et la course contre les petits copains, échanger rapidement entre deux quarts pour garder sa lucidité. Ca siffle, sa couine dans tous les sens, peu importe on s’écrase de sommeil après sa veille et on se réveille aux aguets. C’est fou comme la vie en mer éveille vos sens et à la fois vous plonge dans un sommeil que vous n’accepteriez même pas à terre. « On dort super bien, ce n’est pas un problème » raconte Emmanuel Le Roch sur son Class40 Edenred, qui expliquait ce midi sentir le bateau taper comme « des coups de boutoirs depuis deux jours sur une mer dure et casse-bateaux. »

J'ai demandé à la lune...

La lune est encore bien maigrichonne au large du Portugal et des Canaries. Dommage, car elle est bien précieuse. Tous les marins le disent, c’est un spot dans la nuit qui vous permet de continuer à appréhender les risées, de voir les rides sur l’eau… Et ce soir, pour ceux qui sont dans la dorsale (Water Family, Campagne de France et Groupe Setin), l’histoire est compliquée. « On n’y voit pas grand-chose, mais on sent que le vent rentre, on vient de faire l’envoi du spi ! » raconte à 20h30 Gildas Morvan sur Groupe Setin. A tâtons dans la nuit noire, les skippers manœuvrent comme en régate à Port-La-Forêt. En revanche, pour ceux qui naviguent autour des Canaries, c’est soirée rock’n roll. Les Multi50 déboulent à 22 nœuds avec la pression de ne pas faire d’erreur tellement ils sont proches les uns des autres. Groupe GCA – Milles et un sourires est toujours en tête décalé dans le sud dorénavant à 17 milles de Primonial et à 23 milles de Solidaires En Peloton – ARSEP qui sort tout juste de sa traversée entre les îles. Les Imoca de tête on fait le choix de passer au nord et de contourner l’archipel canarien à 20 nœuds de moyenne. Ce soir, au programme, c’est soirée mousse et seaux d’eau pour ceux qui sont en veille ! 

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