L'actualité de la course

Choisi ton camp camarade !

Choisi ton camp camarade !

Rarement la situation aura été aussi complexe sur le début de course de la Route du café. La météo « habituelle » pour un départ automnal, c’est aller plein ouest chercher un front, se faire bousculer dans du vent et de la mer, et attraper la bascule de vent qui fait descendre pleine balle vers le Sud. Cette 14e édition affiche un tout autre scénario. C’est du près, avec une dépression qui stagne, une zone sans vent au sud du Portugal et des alizés pas très clairs encore… Depuis Le Havre, avant même le départ, les skippers se grattaient la tête. Comment ont-ils choisi leur camp ? Tentative d’explication. 

Veille de départ, les skippers bossent à fond la météo avec bien souvent des sorciers en la matière capables de leur définir le meilleur début de route. Cette année, personne n’avait trouvé la voie royale. On savait qu’il y aurait du vent se renforçant progressivement pour atteindre 35 nœuds à la pointe bretonne, pour le reste, c’était l’incertitude, le grand questionnement, le flou artistique total. « On se donne jusqu’à lundi matin pour décider avec les premiers fichiers météo du jour » confiait le matin du départ Damien Seguin, le skipper de l’Imoca Apicil. Et finalement, c’est hier soir lundi que chaque duo a pris sa décision. « Nous n’avons pas voulu aller dans l’Ouest, on a pris la décision hier soir. C’est une dépression complexe à l’ouest, ça nous paraissait compliqué, et puis les routages donne un temps équivalent entre les deux routes, donc nous nous sommes dits qu’on serait mieux à faire tourner le bateau à 100% au près » expliquait Sébastien Simon, skipper de l’Imoca Arkea-Paprec avec son foil bâbord en moins. Pendant ce temps-là trois équipages font route plein ouest tribord amures (Hugo Boss, Bureau Vallée et Maître Coq) paré à affronter des vents plus forts et une mer agitée.

Choix dicté par l’état du bateau ?

Pas facile en mer, alors que ça secoue et qu’il faut faire avancer la machine au maximum, de penser tête reposée au meilleur choix de route. « Je laisse Bertrand à la barre, c’est là où il est bon, et je m’occupe de la météo » souriait Vincent Leblay à bord du Class40 Cré’Actuel – Côtes d’Armor à la vacation de midi. Après tout, quand on est deux autant valoriser les compétences de chacun dans les moments cruciaux ! Pour l’Imoca 11th Hour Racing, les problèmes de connexion ne permettant pas de recevoir régulièrement les fichiers météo, ont dicté le chemin à prendre : « La dépression dans l’ouest n’est pas très claire, on ne sait pas trop ce qu’elle va donner. Nous sommes handicapés avec ces problèmes de connexion, on a choisi le sud » expliquait Pascal Bidégorry joint ce midi. Car les ennuis techniques, les petits bobos sur les bateaux ont certainement pesé dans la balance hier soir au moment de prendre une décision… La réalité est souvent très différente de ce que l’on voit sur la carto. Et les marins aiment les petits secrets. Et depuis que le vent a tourné au sud hier après-midi, les conditions demeurent très instables : « On a eu des grains, des zones de molles, le vent est irrégulier en force et en direction » racontait ce midi Aymeric Chappellier sur Aïna Enfance & Avenir, nouveau leader en Class40 au classement de midi. Catherine Pourre, skipper du Class40 Earendil qui a opté pour une route très ouest comme le tandem sur Crédit Mutuel, tente une explication pour la suite : " Rien n'est encore écrit, mais on va aller chercher dans l'Ouest le contrefort de la 2eme dépression dans pas beaucoup de vent et au près, puis ensuite négocier au bon endroit le passage dans l'anticyclone bien établi sur les Canaries et enfin se positionner au mieux pour passer le pot au Noir." Comprenez que la suite n'est pas très claire...
Une météo peu habituelle, qui ne ressemble en rien à ce qui est écrit dans les livres. Intéressante à suivre la 14e édition de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre !

Partager