L'actualité de la course

ETA, vous avez dit ETA ?

ETA, vous avez dit ETA ?

 

 

Derrière l’acronyme ETA (Estimated Time Arrival), se cache un travail d’anticipation qui mêle technologie moderne et expérience. Sauf qu’ à l’entrée de la Baie de tous les Saints où le vent joue souvent la fille de l’air, les minutes se transforment parfois en heures creuses.

 


 

Dans la salle de presse du Terminal Nautico de Salvador de Bahia, la petite communauté des journalistes et communicants prépare flashs et articles pour annoncer l’arrivée du premier Multi50 la nuit prochaine. Radios, télés, presse écrite, médias spécialisés,…  chacun a ses contraintes propres et l’heure estimée d’arrivée, la fameuse ETA, revêt une importance capitale pour bien caler son dispositif. C’est aussi un sujet crucial pour l’organisation de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre. Réservation de billets d’avion et chambres d’hôtel en amont, sécurité sur l’eau, mise en place du dispositif  d’arrivée dans la Baie de tous les Saints, … l’événement ne souffre pas d’approximation.

Prédiction

Au sein de la Direction de course, un garçon œuvre dans l’ombre pour affiner les ETA et permettre à tous de planifier les arrivées. Régatier de haut niveau en match racing, Yann Château – le frère de Cédric embarqué sur le Class40 Linkt – a fait de ce domaine sa spécialité. « En parallèle du match-race, nous avons commencé à courir le Tour Voile dans les années 2007-2008. Je me suis intéressé à la micro-météo sur les parcours côtiers puis au routage ». Autodidacte, Yann a rapidement mis ses compétences au service de la Ligue Voile de Normandie avec laquelle il collabore depuis longtemps. « Les outils n’ont pas beaucoup évolué. En revanche, l’accès aux sources s’est démocratisé,  les modèles de prévision ont nettement progressé et la précision des polaires aussi ».

 

Durant la course et plus particulièrement aux arrivées, Yann fait tourner son logiciel de routage Adrena, alimenté par les polaires  qu’il a pu récupérer. « Si la polaire est fiable, on n’y touche pas mais on peut faire évoluer le vent pour tenir compte des rafales dans certaines phases de portant par exemple »

En IMOCA cette année, l’arrivée des nouveaux foilers a compliqué la donne car les teams et architectes ne sont pas très prêteurs de données jugées confidentielles. « Vincent Riou a été chic » raconte Sylvie Viant la directrice de course. « Il nous a communiqué la polaire de PRB qui est très fiable et associée à un tableur d’évolution des performances en fonction de l’état de la mer. Elle nous a beaucoup servi et s’est avérée juste, même pour les nouveaux foilers. »

Dans ce monde de prédiction de plus en plus pointu, l’atterrissage le long des côtes brésiliennes reste approximatif. Yann d’expliquer : « On ne dispose de fichiers à maille fine sur l’atterrissage à Salvador de Bahia. Et comme ce n’est pas une baie où se disputent beaucoup de championnats, il y a peu de littérature sur les effets de site, les courants,… Chaque édition nous en apprend un peu plus »

Tunnel d’arrivées annoncé à Salvador de Bahia

Contrairement à l’édition 2017 où les arrivées des différentes classes étaient assez espacées, elles vont se succéder cette année à intervalles réguliers. Dès cette nuit pour le premier Multi50, puis toutes les douze heures jusqu’au premier IMOCA avec un embouteillage prévu les 10 et 11 novembre où plus de 20 bateaux sont annoncés. Ça va chauffer sur la terrasse du Terminal Nautico de Salvador de Bahia !

 

 

 

 

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