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 	La saga de la Transat Jacques Vabre 3/4 - 2003-2017. El Gringo : Jean-Pierre Dick, l'homme aux quatre victoires

La saga de la Transat Jacques Vabre 3/4 - 2003-2017. El Gringo : Jean-Pierre Dick, l'homme aux quatre victoires

Par Tip&Shaft

Pour gagner la Transat Jacques Vabre, la recette est connue : un bateau solide et rapide, de belles trajectoires, une analyse météo de qualité, une grosse condition physique, un mental à toute épreuve… et un co-skipper du nom de Jean-Pierre Dick.

 

Vainqueur à quatre reprises (2003, 2005, 2011, 2017) en cinq participations - un record – le Niçois, qui a également accroché deux fois la Barcelona World Race à son palmarès, a la particularité d’avoir beaucoup gagné en double, mais jamais en solitaire, malgré des podiums sur le Vendée Globe et la Route du Rhum. Quatre premières places conquises au départ du Havre avec quatre équipiers différents !

Quel est le secret de cette réussite à deux, particulièrement sur la Transat Jacques Vabre ? « Je pense que c’est une course qui me correspond bien, d’abord parce que je ne suis pas un sprinteur, cette durée de quinze jours est faite pour moi, répond l’ancien vétérinaire. Ensuite parce que j’apprécie la force du duo, le fait de se battre à deux, de faire corps avec son co-skipper, c’est très riche, ça fait appel à de belles qualités sportives. »

La première des quatre victoires, avec celui qui est alors directeur technique de son projet, son ami Nicolas Abiven, remonte à 2003 sur Virbac, pour ses quasi-débuts en Imoca. « J’avais fait un pari gagnant en construisant le bateau avec Bruce Farr en Nouvelle-Zélande, il avait de l’avance sur les autres. Avec Nicolas, on avait réussi le hold-up, bien aidé par Jean-Yves Bernot [le routage était alors autorisé en Imoca, NDLR], cette victoire a été un sacré pied de nez à l’establishment de la course au large de l’époque, les gens se demandaient qui j’étais. »

Ses trois autres victoires, aux côtés de skippers d’expérience - Loïck Peyron en 2005, Jérémie Beyou en 2011, Yann Eliès en 2017 -, seront bien moins inattendues. Elles sont le résultat d’une démarche réfléchie, tournée vers la performance : « Loïck, comme Jérémie et Yann, se sont tout de suite sentis à l’aise, ils étaient contents de venir sur un projet qui jouait la gagne. Jean-Pierre a un tel niveau d’engagement que ça collait avec ces marins qui s’y retrouvaient parfaitement », analyse Luc Talbourdet, qui dirigeait Absolute Dreamer, la structure mise en place autour du projet de Jean-Pierre Dick.

Jérémie Beyou confirme : « Ses victoires, JP les doit avant tout à lui-même, il a toujours été pertinent dans ses choix d’équipier et de bateau. Dans son équipe, tout était très cohérent et professionnel du début à la fin. Et à bord, Jean-Pierre est un monstre, il ne lâche jamais rien. » Au point de parfois s’oublier, se souvient Loïck Peyron, qui avait dû lui rappeler quelques principes élémentaires de gestion en course, comme se nourrir, se reposer et se changer. « Jean-Pierre était dans une philosophie où il pensait que la souffrance faisait partie de l’efficacité ; j’ai essayé de lui montrer qu’on n’était pas obligé d’avoir mal pour aller vite et qu’on pouvait être plus efficace avec une meilleure hygiène de vie. »

A l’évocation de ses quatre victoires dans les Transat Jacques Vabre, Jean-Pierre Dick a du mal à en choisir une en particulier : « Toutes ont une place spéciale dans mon cœur et je n’oublie pas la dernière, assez symbolique avec le passage de témoin à Yann [qui a repris son Imoca pour se classer 2e lors de la dernière Route du Rhum, NDLR] Cette course m’a permis de faire de belles rencontres qui ont façonné ma vie sportive. C’est grâce à elle, aussi, que j’ai reçu mon titre de marin de l’année en 2011, qui a été très important, parce que c’est la reconnaissance de mes pairs. »

 

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