L'actualité de la course

Trois Class 40 en ballotage…

Trois Class 40 en ballotage…

C’est le gros sujet chez les Class 40 ces jours-ci. A défaut d’être assurés d’ici dimanche, plusieurs concurrents pourraient renoncer à participer à La Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre.  Explications avec les intéressés.

Malgré la météo clémente au Havre, l’ambiance est fébrile depuis quelques jours sur les pontons de la Class40. Vogue avec un Crohn (Pierre-Louis Attwell, Calliste Antoine), A chacun son Everest (Yves et Renaud Courbon) et Beijaflore (William Mathelin-Moreaux, Marc Guillemot),  pourraient renoncer à s’élancer dimanche pour défaut d’assurance. 

Les deux premiers Class40 sont loués par leurs skippers pour la course. Le troisième fait l’objet d’un  leasing. Dans tous les cas, le bateau doit être couvert en perte totale pour prendre le départ. Ce n’est pas une exigence de l’organisateur qui ne réclame qu’une assurance en responsabilité civile, c’est à dire pour les dommages causés à des tiers. Pierre Louis Attwell explique : « Lorsque nous avons fait la demande de renouvellement de notre contrat qui court jusqu’au 25 octobre, notre assureur Pantaenius nous a répondu qu’il ne pouvait nous proposer qu’une responsabilité civile pour la Transat. Pas de perte totale. Nous sommes tombés de haut car le bateau n’a subi aucun sinistre depuis cinq ans … ». 

Lors de la précédente édition de la Route du Café, l’assureur allemand se partageait la flotte avec une compagnie anglaise qui s’est depuis retirée du marché. Elle se retrouve donc cette année à couvrir une importante quantité de bateaux et voit son risque augmenter statistiquement.  « Nous avons reçu une consigne très claire de notre société de ré-assurance explique Marco Dittmann de Pantaenius. A part Hugo Boss, nous assurons aujourd’hui tous les IMOCA , douze Class 40 et un  Multi50. C’est regrettable mais, le risque est très élevé et nous ne pouvons plus ouvrir de nouveau dossier ».

Beijaflore, lui, était couvert pendant la 1ère partie de saison jusqu’à la latitude des Açores et s’apprêtait à signer un contrat spécifique pour la Transat. Or à ce jour, le bateau Beijaflore n’a pas trouvé d’assureur le couvrant à 100%. « Nous sommes pour l’instant dans l’impasse avec Marc… » explique le jeune skipper William Mathelin Moreaux. Et partir sans assurance ?  « Certains le font. C’est tentant bien sûr, surtout si le scénario météo est clément sur la première partie de la course. Mais je comprends très bien que le président de Beijaflore, propriétaire du bateau, ne souhaite prendre un tel risque. »

Un risque relativement faible puisque sur les 159 Class 40 construits depuis la naissance de la classe en 2004, les bateaux ayant connu la perte totale se comptent sur les doigts d’une main... Sur ces bateaux qui sont les moins extrêmes du plateau de la Transat Jacques Vabre Le Havre Normandie, les avaries sont généralement mineures et plutôt bien couvertes par les franchises pratiquées.

D’ici dimanche, chacun active donc ses réseaux pour trouver des solutions et ne pas jeter l’éponge. « Nous cherchons aujourd’hui dans notre entourage des garants pour qu’à défaut d’assurance, on puisse sécuriser le projet et obtenir l’autorisation de partir des propriétaires du bateau » conclue Pierre Louis Atwell. Toutes les bonnes idées sont les bienvenues et plus que jamais, course au large rime avec solidarité.

 

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