La Transat Jacques Vabre en temps réel

"Tout va bien à bord, nous sommes actuellement sous grand spi avec un vent d’est et on profite du soleil tant qu’il y en a. C’est notre première Transat Jacques Vabre alors nous sommes ravis de rester longtemps dans le golf de Gascogne avec tous les autres.

Comme nous ne savions pas à quoi nous attendre c’est une première assez étonnante…

Au bout de quatre jours nous aurions aimé être un peu plus loin, mais bon c’est comme ça… Nous sommes impatients d’arriver en Martinique au plus vite et devant le plus de copains possible."

Nicolas Lemarchand et Thimoté Polet, skippers du Class40 Entraide Marine.

"Sommes-nous, sur cette transat, les témoins du réchauffement climatique ? Impossible de le dire mais assurément nous sommes témoin d’un dérèglement : aucun scénario n’est respecté sur cette Jacques Vabre 2021. 

En lieu et place des dépressions de l’automne pour le départ : une zone de hautes pressions et peu de vent. Le long du Portugal maintenant : à nouveau un anticyclone. Ce scénario est plus classique, mais les hautes pressions sont très au nord cette année. Du coup l’océan a été aplati et assagi par des journées peu ventées et nous déploie un tapis roulant sur lequel nous pouvons débouler à grande vitesse. 

C’est si bon. Cette nuit, le ciel étoilé, le bateau qui accélère dans des longs surfs semblant ne plus vouloir s’arrêter, le foil qui siffle comme un indicateur de notre vitesse. Notre bateau semble chanter son plaisir de voler et le bonheur de la liberté retrouvée sur l’océan. 

Nous avons beaucoup de chance et savourons chaque instant. Nous pensons notamment à Justine et Simon qui ont démâté hier et n’ont pas la chance de poursuivre la course. Ces moments de plaisir n’excluent pas la concentration, bien au contraire. Nous évoluons ce jeudi au milieu des cargos qui transitent entre la Méditerranée, l’Atlantique Sud et l’Europe du Nord. La vigilance est de mise car ils sont nombreux : le commerce mondial ne semble, lui, pas déréglé !"

Fabrice Amédéo, skipper de l'Imoca Nexans - Art et fenêtres.

"Ça va plutôt bien à bord, c’était un peu dur ce matin donc nous tentons notre chance à l’ouest. Quatre jours au ralenti c’est long, c’est clair qu’après 4 jours nous espérions au moins passer Vigo et avec des couches en moins qui plus est. Ce qui nous agace c’est d’avoir laissé le groupe un peu partir… Nous nous concentrons, et nous sommes contents d’être en mer.

Là nous avons du sud sud-est et nous allons essayer de passer à l’ouest de la bulle pour aller chercher les couloirs de vent plus à l’ouest du Portugal, et ainsi aller un peu plus vite. La Martinique c’est toujours l’objectif ! Nous verrons en fonction du temps si nous avons besoin de s’arrêter faire du gasoil pour l’électricité, car comme nous avons eu pas mal de nuages le solaire a du mal à marcher."

Antoine Magré, skipper du Class40 E-Leclerc - Ville-la-Grand.
 

"Après 4 jours de navigation, un peu d’agacement de ne pas être dans le groupe qui a réussi à passer par le petit trou de souris. Nous n’étions pourtant pas si loin, nous nous sommes battus comme des fous pour faire avancer le bateau, quel agacement ! Pour l’instant option vers l’ouest puis on verra bien.

Nous sommes au large du Portugal et pas en plein milieu du golfe de Gascogne donc c’est assez lent j’espère que nous nous rattraperons par la suite. Mais pour l’instant c’est pas vraiment le cas… Nous croisons les doigts !

Les conditions actuelles c’est grand soleil, 15-16 noeuds, nous sommes sortis de la dorsale. Nous attendons la bascule pour faire un tout schuss vers le sud. La Martinique est encore bien loin, nous allons commencer par aller jusqu’au Cap Vert."

Jean Galfione et Éric Péron, skippers du Class40 Serenis Consulting.

"Ça va très très bien, beaucoup mieux que c’est deux derniers jours qui ont été compliqués.

Très compliqué sur le golfe de Gascogne avec ces vents erratiques, nous avons beaucoup manœuvré et très peu dormis… Nous cravachons fort depuis que le vent est revenu, après des premiers jours très compliqués sans vent mais la course est enfin repartie.

La course est d’ailleurs partie réellement seulement maintenant. Depuis hier nous sommes sous gennaker donc le bateau va vite maintenant, il va vraiment très bien et on arrive à revenir sur nos petits camarades. Nous vivons nos premières heures de courses très bien avec Alexia.

Du à notre positionnement dans le golfe de Gascogne nous avons fait beaucoup de réglages. Il y a quand même de l’air, une bonne vingtaine de noeuds de vent, nous naviguons vraiment mieux. Mais en toute honnêteté nous espérions être plus près dans le classement, nous cravachons dur pour essayer de rattraper les premiers. Nous espérons bien aller taquiner Arnaud, nous ne lachons rien il y a encore beaucoup de jours de course.

Nous avons eu de la chance ce matin nous sommes passé entre les DST et les côtes espagnoles, nous avons eu un magnifique lever de soleil, c’était vraiment chouette et visiblement ce qui nous attend c’est du soleil et du ciel bleu. Ça fait plaisir, c’est bon pour le moral ! Tout va bien dans le meilleur des mondes."

Manuel Cousin, skipper de l'Imoca Groupe Setin - 4myplanet.

"La descente se passe bien après un début de course bien intense. Nous avons eu beaucoup de choses à faire depuis le départ du Havre, beaucoup de manœuvres et pas mal de temps à la table à cartes pour trouver une trajectoire.

Ça fait peu de temps que nous sommes sur un bord un peu calé et qui va durer un peu. Nous devons tout de même bien réguler le bateau car le vent n’est pas très stable. Mais nous rentrons enfin bien dans notre transat, avec des bords assez long, ce n’était pas encore le cas jusqu’à maintenant avec des DLC à gérer, une météo compliquée et une flotte assez proche.

Je suis content de me retrouver en transat là, je n’ai pas eu de grosses navigations depuis le Vendée Globe. Il y a un gros niveau dans cette flotte Imoca, il va falloir vraiment être bon pour trouver la bonne attaque, que ça soit en vitesse ou en trajectoire. Nous allons essayer d’aller chatouiller Apivia mais surtout de ne pas se faire reprendre par la flotte derrière nous. Pour l’instant on est contents d’être à notre place.

Le duo fonctionne et on se complète bien à bord, on a des sensibilités différentes. Morgan passe beaucoup de temps à aller chercher les petits réglages, il est très performance. Je suis un peu plus dans la gestion quotidienne du bateau. Même si évidement tous les deux nous faisons un peu de tout, nous régulons en faisant de grands quarts. Mon rôle de gestion du bateau dépend beaucoup de la météo et Morgan est parfait dans son rôle de performer. Nous sommes un duo complémentaire et efficace.

Je viens d’apprendre pour 11th Hour Racing Team - Alaka’i. Ça n’est jamais drôle… C’est déjà le deuxième Imoca qui démâte alors que ça reste une classe où il y a peu de démâtage donc c’est assez étonnant. Mais c’est surtout triste pour Justine et Simon qui sont un super équipage ! Pour Louis et Davy également, ce sont deux concurrents avec qui nous avions bien envie de jouer et de régater. Mais c’est le jeu, ça reste un sport mécanique et nous allons essayer de garder notre mât sur LinkedOut."

Thomas Ruyant, skipper de l'Imoca LinkedOut.

"Nous venons de nous faire un gros vrac, spi à l’eau, mais nous l’avons récupéré, tout va bien. Nous venons de le renvoyer. La prochaine étape est le Cap Finisterre dans 40 milles. Nous nous sommes bien reposés cette dernière nuit. Nous naviguons très serré par rapport au vent donc gardons l'avantage face aux scows. Nous allons suivre la météo de près et allons prendre les décisions qu’il faudra. Nous regardons un peu derrière mais on essaie surtout de faire notre navigation et notre route."

Luke Berry - Lamotte Module Création 

"Tout va bien, c’est une belle bataille depuis le début. Les conditions ont un peu changé ces dernières heures, il y a moins de vent, nous avons changé de configuration de voiles. Cela n’est pas évident de faire de longues phases de sommeil, mais là c’est un rythme agréable qui s’installe à bord. Côté conditions c’est un vent faiblissant auquel nous nous attendons. Au portant ce sont des conditions globalement clémentes. La visibilité n’est pas très bonne jusque’à la fin. Nous prenons les choses unes par unes, jours après jours.

Nous avons eu une entame progressive, calme les 48 premières heures, plus intenses au niveau du Cap Finisterre. Là nous changeons de rythme, nous passons moins de temps à la table à carte, c’est plutôt sympa car en plus nous sommes dans le match. C’est très positif pour la suite. L’enjeu va être d’aller le plus vite possible avec le bateau, c’est mon rôle dans la répartition des tâches. A chaque fois que nous changeons de configuration de voiles, c’est un peu une remise en question de la méthode et des solutions à trouver pour faire aller rapidement le bateau. Cela demande de s’écouter, d’écouter le bateau, d’analyser les chiffres; des petits leviers qui permettent de faire performer le bateau. C’est intéressant nous sommes en ce moment dans configuration que nous avons peu l’habitude d’utiliser. Nous avons on a envoyé un spi, cela change la donne, surtout dans la manière de le régler. Le rythme change aussi, nous avons l’impression de ne pas faire le même sport a chaque fois."

Morgan Lagravière - LinkedOut

"Ca va bien ! Nous avions Sodebo et Actual a l’AIS, c’est sympa. Nous revenons au contact et cela fait du bien. Nous n’avons pas encore rattrapé l’intégralité de notre retard, il y a du boulot ! Nous enchainons les belles manoeuvres et sommes contents d’être à nouveau dans le match. Encore une fois, il va se passer pleins de choses. La descente de l’Atlantique Nord va laisser de la place à du jeu car les alizées sont faibles pas encore établies. Nous sommes au portant sous grand voile et J3. Cela glisse bien dans 18 nœuds de vent. Nous devrions être aux Canaries aux alentours de ce soir, vers minuit, 1 heure du matin. Nous continuons comme cela, au portant. Nous restons concentrés car le vent est instable demande beaucoup de réglages. Il reprend de la droite donc nous allons peut être jiber. Pour remonter comme cela sur la flotte, il faut se donner des objectifs à court terme. Nous suivons notre trajectoire, bossons sur les réglages. Il commence à faire chaud, la fatigue ne se fait pas trop ressentir, c’est la belle vie !"

Kevin Escoffier - Banque Populaire XI

"Nous sommes plutôt bien et enfin secs ! (rires) Nous ne voyons pas les copains, nous ne les avons pas a l’AIS non plus. Il y a une super bagarre et nous sommes dans le match. Nous comparons nos performance toutes les heures, c’est génial. Il y a du match, des options à prendre, nous sommes ravis d’être là. Nous progressons dans 11 nœuds de vent, c’est un peu mou mais ça devrait monter à 14 nœuds. C’est très oscillant et instable en force et en direction. Il y a des nuages, la nuit est noire et nous ne voyons pas de lune. Il fait sec et c’est la première fois depuis le départ ! Dans les dorsales il y avait énormément d’humidité et ce n’était pas très drôle. D’ici deux jours nous devrions être aux Canaries. Cela veut dire que nous commençons à nous approcher de l’Afrique ; le vent et les températures remontent. Nous ne savons pas de quel côté des canaries nous allons passer, ou si nous passons au milieu. Il y a plusieurs options et il est encore tôt pour décider."